Burkini : le maire de Cannes n'en veut pas sur les plages
David Lisnard s'est attiré les foudres de certains musulmans. Le maire de Cannes a pris récemment un arrêté municipal interdisant le port du burkini, un maillot qui couvre intégralement le corps, sur les plages de la ville. "L'accès aux plages et la baignade sont interdits à compter de la signature du présent arrêté jusqu'au 31 août 2016, à toute personne n'ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d'hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime".
Alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d'actes terroristes, "une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse (…) est de nature à créer des risques de troubles à l'ordre public (attroupements, échauffourées, etc.) qu'il est nécessaire de prévenir", a-t-il notamment écrit dans son communiqué. Toute infraction fera ainsi l'objet d'un procès-verbal et sera punie d'une amende de première catégorie, soit 38 euros.
Face aux critiques dont il fait l'objet depuis cette annonce, le maire de Cannes a déclaré au quotidien Nice Matin vouloir uniquement "assurer la sécurité de ma ville dans un contexte d'Etat d'urgence". Il a également tenu à préciser que les autres signes religieux, comme le voile, la croix ou la kippa, ne sont, eux, pas prohibés. "J’interdis simplement un uniforme qui est le symbole de l’extrémisme islamiste. (…) Nous vivons dans un espace public commun, il y a des règles à respecter", a-t-il ajouté.
Cette annonce n'a pas tardé à faire réagir feiza Ben Mohamed, la porte-parole des de la Fédération des musulmans du Sud. Elle a dénoncé "une étape de franchie dans l'islamophobie et l'exclusion avec Cannes qui se met hors la loi grâce à cet arrêté", précisant qu'elle était en relation avec le CCIF (collectif conte l'islamophobie en France) pour faire annuler le texte.
Récemment, au début du mois d'août, une polémique autour d'une journée "burkini" dans une piscine près de Marseille avait fait couler beaucoup d'encre: des politiques de tous bords s'étaient affrontés autour du maintien ou non de cet évènement et du respect des valeurs républicaines. D'un commun accord avec le maire de la commune de Pennes-Mirabeau, le directeur du centre SpeedWater Park avait finalement convenu de ne pas louer l'infrastructure à l'association de femmes Smile 13, l'organisatrice de l'évènement.
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