Camp de migrants à Paris : bras de fer entre Hidalgo et Cosse
L'une veut un "hébergement humanitaire", l'autre un simple "centre d'accueil de jour". Une nuance qui n'en est pas une entre la ministre du Logement Emmanuelle Cosse, qui a répondu ce vendredi 3 juin à l'annonce par Anne Hidalgo, mardi 31 mai, de la création prochaine d'un camp pour les réfugiés à Paris.
"Ouvrir un centre d’accueil de jour, une sorte de maison de l’asile, qui permette d’orienter les migrants vers l’hébergement, cela me semble intéressant", dit ainsi la ministre interviewée par Libération. "Mais ce doit être une étape vers des solutions pérennes, dans un parcours d’asile et d’intégration".
Et si Emmanuelle Cosse promet au passage de " travailler (avec la mairie de Paris) pour apporter les meilleures réponses", son discours se démarque toutefois nettement de celui d'Anne Hidalgo. La maire de la capitale veut ainsi une structure "aux normes de l'ONU" qui permette d'accueillir même la nuit, d'héberger en somme, les migrants en situation précaire qui peuplent les camps de fortune disséminés sur les trottoirs de sa ville. Soit bien plus que le "centre d'accueil de jour" que semble appeler de ses vœux Emmanuel Cosse.
Une illustration des tensions entre la ville et l'Etat sur ce sujet, latentes depuis au moins l'été dernier. Alors qu'Anne Hidalgo annonçait, en juin 2015, la création d'une "maison des migrants", le gouvernement a contre-attaqué, et pris l'élue de vitesse, avec un plan pour les demandeurs d'asile promettant 11.000 créations de places d'hébergement sur l'ensemble du territoire. "Timide", avaient réagi les humanitaires, comparant les 70 millions d'euros de crédit supplémentaires qui y étaient alloués aux deux milliards par an que représente l'asile en France... "Nous allons prendre les choses en main", a répondu la maire de la capitale mardi pour tenter d'insuffler une dynamique car, sans l'aide de l'Etat, ses marges de manœuvres restent faibles.
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