Congrès du PCF : Jean-Luc Mélenchon, l'invité surprise

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 02 juin 2016 - 11:16
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Jean-Luc Mélenchon.
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La direction du Parti communiste fustige la nouvelle candidature "solo" de Jean-Luc Mélenchon pour 2017.
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Malgré un grand froid avec la direction du parti, Jean-Luc Mélenchon se rendra finalement ce jeudi à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, au 37e congrès du PCF. Le leader du Front de gauche s'est lancé en février dernier dans la présidentielle 2017 refusant toute primaire et rompant avec les communistes.

Entre mobilisation sociale porteuse et déchirement du Front de gauche dans la perspective de 2017, le Parti communiste ouvre ce jeudi 2 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) son 37e congrès sans perdre l'espoir de construire une candidature commune alternative à gauche pour la présidentielle. Dans un parti divisé par le choix de son secrétaire national, Pierre Laurent, au début de l'année de participer avec la direction du Parti socialiste au comité d'organisation d'une primaire à gauche, ce congrès doit être l'occasion d'adopter un "appel" pour la poursuite d'un processus de désignation commun à gauche.

Mais de "primaire", il n'est plus question, Pierre Laurent préférant annoncer la constitution d'ici à début novembre d'un "socle politique commun avec les forces de gauche qui veulent une rupture avec la politique gouvernementale actuelle". Une fois ce "socle commun" élaboré, à partir du programme L'Humain d'abord de 2012 - dont s'inspire également Jean-Luc Mélenchon -, il sera proposé aux écologistes, aux composantes du Front de gauche, aux déçus du Parti socialiste et... à Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier, qui a lancé en février sa campagne refusant toute primaire et rompant avec les communistes, a finalement annoncé mercredi qu'il répondrait à l'invitation de Pierre Laurent et se rendrait à Aubervilliers à l'ouverture du congrès.

Reste que son inscription dans un projet commun avec le PCF est hautement improbable vu le froid qui règne entre lui et ses anciens alliés. "Je suis pour considérer que la candidature de Jean-Luc Mélenchon n'est pas négligeable", nuance néanmoins Patrice Cohen-Seat, membre du conseil national du PCF et signataire d'une des quatre motions alternatives à celle de l'actuelle direction. Preuve que la rupture avec le cofondateur du Parti de gauche n'est pas approuvée par tous les militants, cette motion a remporté près d'un quart des suffrages (23,68%) des quelque 30.000 votants (sur 51.000 inscrits). L'ancienne patronne du parti, Marie-George Buffet, a d'ailleurs annoncé qu'elle se rendrait dimanche, à l'issue du congrès, au rassemblement de la "France insoumise" organisé à Paris par Jean-Luc Mélenchon. Alors même que Pierre Laurent a dit "regretter" cette concomitance des deux événements.

Pour un très bon connaisseur du parti, l'engagement de Pierre Laurent dans le processus de primaire, au côté du Parti socialiste, explique la division. "L'idée même d'une primaire n'est pas suivie dans le parti", parce qu'elle induit l'éventualité de se retrouver contraint de soutenir François Hollande si celui-ci la remportait, explique ce membre du conseil national. Le texte présenté par l'actuelle direction n'a été retenu que par 51,2% des votants, obligeant cette dernière à "clarifier" ses positions et écrire noir sur blanc qu'en aucun cas le Parti communiste ne se mettrait dans la situation de devoir soutenir un candidat dans la ligne gouvernementale.

Mais ce n'est pas le seul point de friction. La question du sort réservé au Front de gauche, abandonné de fait par le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, s'est également posée et le nouveau texte précise que ce processus sera poursuivi. "On n'a pas été parfaits, mais le boulot de Mélenchon après 2012, c'était de rassembler et de permettre qu'un électorat socialiste déçu puisse se fédérer. Or il n'a pas du tout eu cette attitude, il a voulu cliver, y compris l'électorat socialiste", décrypte un membre du conseil national.

La relation avec le Parti socialiste, "dont les positions en tant que telles sont assumées par sa majorité", selon Patrice Cohen-Seat, est enfin interrogée, Pierre Laurent souhaitant rester ouvert à la discussion avec son aile gauche. Modifié et amendé jusqu'au dernier moment, le texte final devrait être très largement adopté au congrès et l'élection de Pierre Laurent à la tête du parti renouvelée sans difficulté. Mais pour 2017, rien n'est aussi sûr. Et le Parti communiste prévoit qu'en cas d'échec sur un accord commun, la candidature d'un communiste à la présidentielle soit possible. Fort de 120.000 adhérents, dont un peu moins de la moitié à jour de cotisation, le Parti communiste a perdu ces trois dernières années environ 12% de ses cotisants.

 

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