Patrimoine des candidats à la présidentielle : les déclarations publiées
Immobilier, biens supérieurs à 10 000 euros, voitures, comptes bancaires, mais aussi participations dans le capital de sociétés, dettes éventuelles, et encore activités professionnelles des cinq dernières années… La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a dévoilé mardi 8 mars les déclarations de patrimoine et d'intérêts des douze candidats à l'élection présidentielle. Ces déclarations, qui constituent avec l'obtention des 500 parrainages l'une des conditions pour pouvoir se présenter au premier tour le 10 avril, ont été certifiées sur l’honneur et remises au Conseil constitutionnel.
Emmanuel Macron : 550 000 euros
Comme en 2017, le président-candidat a déclaré un patrimoine essentiellement constitué de comptes bancaires et d'instruments financiers : un livret de développement durable, abondé à 120 000 euros, un Livret A de 22 000 euros, et une assurance-vie d'une valeur de rachat de 113 000 euros. Il lui reste environ 122 500 euros à rembourser sur un prêt pour travaux contracté en 2011.
Une faiblesse très surprenante de son patrimoine qui peut susciter l'étonnement, comme en 2017, où Emmanuel Macron avait été fustigé de toute part pour avoir gagné grâce à son passage dans la banque Rothschild des millions qui se seraient... «évanouis».
Marine Le Pen : 1,2 million d'euros
La candidate du Rassemblement national est propriétaire de plusieurs biens immobiliers d’un montant de 1,29 million d'euros : une maison de 633 mètres carrés dans les Hauts-de-Seine, dont elle détient 12,5% en SCI pour un montant de 616 800 euros, une maison de 120 mètres carrés dans le Morbihan, dont elle possède en indivision 28,5%, soit 111 883 euros, et une maison dans les Yvelines, dont elle possède en indivision 25%, soit 565 801 euros. Par ailleurs, Marine le Pen a contracté trois emprunts, dont un de 10,7 millions d'euros auprès de la banque hongroise MKB en vue de financer sa campagne présidentielle.
En qualité de présidente du RN, Marine le Pen a bénéficié d'une augmentation de salaire sensible : en 2018, sa rémunération est passée de 18 000 euros par an à... 60 000 euros.
Jean-Luc Mélenchon : 1,4 million d'euros
Le candidat de la France insoumise possède un appartement à Paris évalué à 1,2 million d'euros d'une superficie appréciable : 110 mètres carrés. Pour se reposer, Jean-Luc Mélenchon possède aussi une maison de campagne dans le Loiret sur un hectare de terrain d’une valeur de 170 000 euros. En sa qualité de député des Bouches-du-Rhône, le socialiste indique toucher 5.933 euros par mois. Sur ses différents comptes bancaires, le député insoumis possède 95 000 euros, et il lui reste 100 000 euros d'emprunt immobilier à rembourser.
Eric Zemmour : 4,2 millions d'euros
Le candidat de Reconquête ! est propriétaire ou copropriétaire à Paris de cinq appartements d’une surface de 27, 31, 32, 51 et... 165 mètres carrés, une acquisition de 1996 réglée en franc. Depuis le passage à l'euro et la flambée des prix de l'immobilier, la valeur de ce bien en euros est désormais estimée à 1,8 millions d'euros. Par ailleurs, il reste à Eric Zemmour quatre emprunts immobiliers à rembourser dont le montant total restant s’élève à 633 000 euros. Le candidat détient aussi 90% du capital de la société d'édition Rubempré, pour une valeur de 1,5 million d'euros. Il s'agit des recettes perçues par la vente de son livre "La France n'a pas dit son dernier mot", après que l'ex-journaliste au Figaro avait été évincé de son ancienne maison d'édition.
Valérie Pécresse : 9,7 millions d'euros
La présidente de la Région Ile-de-France et candidate Les Républicains est la plus fortunée : possède trois maisons (dont une dans les Yvelines et une autre en Loire-Atlantique) et des terrains pour une valeur totale de plus de 4,1 millions d'euros. Avec son époux, cadre chez General Electric, ils disposent pour près de 6,5 millions d'euros en assurances-vie, plan d'épargne retraite, stock-options, actions, comptes courants et produits d'épargne divers, ou encore 60 000 euros d'œuvres d'art. Le patrimoine de Mme Pécresse, actuellement accusée de prise illégale d'intérêts dans le cadre de l'affaire Alstom, a également pu enrichir son patrimoine grâce à la vente de la division Energies Renouvelables d'Alstom aux Américains.
Valérie Pécresse doit aussi rembourser une dette d'un million d'euros - un prêt immobilier (811 049 euros) et un montant dû au Trésor public de 173 749 euros. Cette dernière somme, notifiée « tardivement fin 2021 », a été réglée en février, a rapporté l'entourage de la candidate à l'AFP. Elle est liée à « un retard de calcul de la part du fisc sur l'ajustement » entre impôts dûs au titre de 2020 et montants prélevés à la source.
Nicolas Dupont-Aignan : 2 millions d'euros
Le candidat de Debout la France est détenteur de plusieurs biens immobiliers, dont un appartement de 105 mètres carrés à Paris, évalué à 1,4 million d'euros. L'essentiel de ses revenus provient de ses fonctions électives. Nicolas Dupoint-Aignan déclare assurer la présidence de son parti en qualité de « bénévole ».
Fabien Roussel : 220 000 euros
Le patrimoine du candidat du Parti communiste est composé de deux maisons dans son département du Nord, l'une de 100 mètres en pleine propriété pour 180 000 euros, l'autre, détenue à 60%, pour 120 000 euros. Par ailleurs, Fabien Roussel a souscrit un crédit immobilier (dont 92 770 euros doivent encore être remboursés) et un prêt à taux zéro (6 130 euros à rembourser). L'un de ses comptes chèques présentait un solde négatif de – 219 euros à la date de sa déclaration. Le candidat communiste est l'heureux détenteur d'un véhicule Smart Fortwo de 2001 estimée à 2 000 euros.
Jean Lassalle : 630 000 euros
Le président du mouvement Résistons ! et ancien berger a déclaré l'acquisition de cinq propriétés, toutes situées dans les Pyrénées-Atlantiques, pour la modique somme de 800 000 euros.
Anne Hidalgo : 575 000 euros
La maire de Paris et candidate socialiste est propriétaire d'une maison de 118 mètres carrés à Paris évaluée à près d'1,4 million d'euros, pour laquelle 400 000 euros restent à rembourser. Ses différents comptes bancaires sont aussi chargés d'un montant total de 100 000 euros. Quant au salaire, même si mener la vie de maire n'est pas tous les jours facile depuis l'émergence du hashtag #SaccageParis, ce mandat permet tout de même à Anne Hildalgo de toucher un salaire de plus de 4 600 euros net par mois, après prélèvement à la source.
Yannick Jadot : 412 000 euros
Le candidat EELV possède un contrat d'assurance-vie de 67 000 euros, 90 000 euros sur cinq comptes bancaires, et un scooter électrique estimé à 4 000 euros. Côté salaire, le Vert n'est pas à moitié plaint : grâce à son mandat d’eurodéputé, Yannick Jadot bénéfice d’un revenu annuel de 108 900 euros brut. Hormis cela, la majorité des rubriques affiche la mention "Néant".
Philippe Poutou : 122 000 euros
Le candidat ouvrier percevait 2 000 euros par mois au sein de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), avant d'être licencié en septembre 2021, recevant une indemnité de 70 000 euros. S'il est désormais au chômage, Philippe Poutou bénéficie néanmoins d’indemnités en sa qualité de conseiller municipal et métropolitain à Bordeaux. Pas de patrimoine immobilier pour le syndicaliste, mais il dispose de près de 100 000 euros répartis sur quatre comptes bancaires.
Nathalie Arthaud : 219 000 euros
La candidate Lutte ouvrière est copropriétaire d'un appartement de 48 mètres carrés à Pantin (Seine-Saint-Denis), sa part étant évaluée à 177 600 euros. Son épargne est inférieure à 40 000 euros. La professeure agrégée à la Sorbonne déclare aussi être propriétaire d'une Citroën C3 de 2006 estimée à 3 500 euros.
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