Départ de Philippot : un risque de scission au FN ? "Numériquement il ne représente rien" tacle Collard
"Je quitte le Front national". Par ces mots, Florian Philippot a acté ce jeudi 21 sur France 2 le divorce déjà consumé d'avec Marine Le Pen, qui lui reprochait depuis de longues semaines sa double casquette de numéro 2 du FN et de président de l'association politique "Les Patriotes". Signe d'infidélité impardonnable pour la quasi-totalité des cadres frontistes et un "conflit d'intérêt" selon les mots de la patronne du parti qui l'a sanctionné en lui retirant ses larges attributions (la communication et la stratégie du FN) mercredi 20 au soir.
Dont acte, lui a répondu ce matin son désormais ex-plus proche lieutenant en décidant de partir. Un épisode qui rappelle une autre crise qui a agité le FN en 1998: la guerre entre Jean-Marie Le Pen et son numéro 2 -déjà- qui avait mené à une scission et à la fragilisation durable du Front. Alors, bis repetita?
"Pas du tout", répond, péremptoire, Gilbert Collard à FranceSoir. Et pour cause, selon lui, "numériquement Philippot ne représente rien à part lui-même, Sophie Montel et quelques autres". Pas d'hémorragie en vue, veut se rassurer le député. Et pas de quoi déstabiliser le parti non plus selon celui qui assure qu'il n'y a "pas de fracture idéologique" au FN.
Le départ de Florian Philippot serait même dû à une simple question de "relationnel" et aucunement "de fond". "Tout le monde est d'accord sur les thèmes souverainistes, simplement ce n'est pas le moment de parler de la sortie de l'euro", balaie Gilbert Collard. L'épisode est ainsi présenté par le député comme une clarification bienvenue: "Marine Le Pen veut récupérer la plénitude de sa parole, quoi de plus normal? (...) Il n'était pas acceptable que Philippot parle en son nom alors que ni moi, ni Nicolas Bay, ni personne ne le fait".
Reste que Florian Philippot semble déterminé à ne pas se laisser faire, comme le prouve sa décision annoncée ce jeudi. Le FN a-t-il à craindre qu'il lance un mouvement concurrent? "On peut toujours lancer un mouvement... Vous savez, dans deux semaines plus personne ne parlera de cet épisode médiatique" tranche Gilbert Collard.
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