Départementales 2015 : UMP-UDI en tête comme prévu, la gauche résiste au FN
Le premier tour des élections départementales de ce dimanche apporte des résultats attendus et d'autres plus surprenants. L'ensemble des listes de la droite républicaine rassemble près de 36% des suffrages, selon les estimations Ipsos-Sopra Stérial en fin de soirée. L'alliance UMP-UDI sort donc vainqueur. Au siège de l'UMP, Nicolas Sarkozy, pour qui ce scrutin est le premier depuis qu'il a repris les rênes de la droite, y voit "une profonde aspiration des Français à un changement clair".
Pour ce qui est de la deuxième place, l'Ipsos créditait le PS et ses alliés de 28% des voix, devant le Front national avec 24,5%. En blocs, l'institut CSA totalisait de son côté l'ensemble des votes de la droite à 37% (dont 31% pour UMP-UDI), l'ensemble de la gauche à 37% également (dont 19,9% pour le PS seul) et le FN à 24%.
C'est une désillusion pour le FN, qui ne peut pas se prévaloir du titre de "premier parti de France" comme il se réclame depuis les élections européennes. Néanmoins le parti d'extrême-droite recueille tout de même la voix d'un Français sur quatre, et sa présidente Marine Le Pen s'est félicitée qu'"avec un seul élu sortant, le Front national réussit l'exploit de dépasser largement dans une élection locale son score des européennes".
Si ces scores se confirment -mais il faut attendre le dépouillement définitif-, le Parti socialiste et ses alliés reprennent 10 points par rapport aux dernières européennes. Reste à savoir dans combien de cantons il est en mesure de se maintenir au deuxième tour dimanche prochain (la barre est située à 12,5 % des inscrits). Il pourra néanmoins compter sur le soutien des voix du Front de gauche (6,8%) et des écologistes (2%).
La mobilisation a été de 7 points supérieure à celle des cantonales de 2011 avec un taux de participation à 51,3% de votants. L'abstention se situe donc aux alentours de 48,7%, ce qui est bien moins que ce qui était prévu. Bien que, comme l'a souligné Manuel Valls dans son allocation qui a suivi les premières estimations, "un électeur sur deux ne s'est pas déplacé aux urnes, c'est déjà trop".
Pour le second tour, le Premier ministre a lancé un appel du pied aux électeurs de droite pour faire barrage au FN, dans les duels ou dans les triangulaires: "Tous les républicains, je dis bien tous les républicains, font face ce soir à leurs responsabilités", a-t-il dit. Un appel repoussé comme prévu par Nicolas Sarkozy, qui a rappelé la consigne du "ni-ni": "l'UMP n'appelera à voter ni pour le FN -avec qui nous n'avons rien en commun-, ni pour les candidats de gauche -qui n'ont rien à apporter au pays".
Signe d'une relative résistance du PS, à Tulle (Corrèze), l'ancien fief du président de la République François Hollande où les sondages prévoyaient une défaite au binôme socialiste, celui-ci triomphe avec 49,85% des voix. L'Allier semblait devoir rester à gauche. Dans l'Essonne en revanche, département charnière pour la gauche, les choses semblaient mal engagées pour le PS puisque dans la ville de Manuel Valls, Evry, le second tour doit voir s'affronter l'UMP et le FN. Et selon les estimations à 22h, la gauche était en passe de perdre le Nord et la Seine-et-Marne.
Dans l'Aisne, un département qui était promis au Front national, la vague bleue marine aurait bien eu lieu puisque le parti de Marine Le Pen arriverait en tête dans 16 cantons sur 21 et revendiquait dimanche soir une victoire au premier tour à Vic-sur-Aisne. Dans le Vaucluse, le FN se maintiendrait dans 17 cantons (dont 11 en tête, notamment à Carpentras). Dans le Var, il serait encore présent dans 20 des 23 cantons et a été élu à Fréjus.
Côté UMP, on revendiquait dimanche soir la victoire et le passage de gauche à droite du département de l'Oise. Pareil dans l'Eure (avec l'UMP de peu en tête devant le FN) et dans l'Ain. Dans les Deux-Sèvres, la droite devance de peu la gauche.
Parmi les personnalités élues au premier tour figuraient dimanche soir notamment Jean-Michel Baillet (PRG) dans le Tarn-et-Garonne, Eric Ciotti (UMP) dans les Alpes-Maritimes, Patrick Devedjian (UMP) dans les Hautes-De Seine, Henri Emmanuelli (PS) dans les Landes, entre autres.
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