Des députés en prison pour découvrir "la réalité" carcérale
"Appréhender la réalité sur le terrain". C'est le mot d'ordre donné par la présidente de la Commission des lois de l'Assemblée nationale, Yaël Braun Pivet (LREM), à une quarantaine de députés qui ont participé ce lundi 6 à des visites "surprises" de plusieurs prisons de France.
Ce sont ainsi 25 centres pénitentiaires et maisons d'arrêt répartis à travers la métropole et à La Réunion qui ont fait l'objet de leur attention. Les députés ont en effet le droit de s'inviter dans une prison de France de manière inopinée.
L'objectif était que chacun d'entre eux se fasse une opinion "personnelle et concrète" des conditions de détention et de vie des prisonniers. Des expériences dont ils débattront mercredi 8. Puis "mardi 14 novembre (...) ils confronteront le bilan de leurs contrôles aux constats établis par la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté. Ils pourront notamment aborder de façon éclairée les +chantiers de la justice+ initiés par la ministre de la Justice, notamment en ce qui concerne le sens et l’efficacité de la peine", précise l'Assemblée nationale.
Appréhender la réalité sur le terrain, échanger avec le personnel et les détenus, questionner, confronter avant de décider @AssembleeNat pic.twitter.com/akaWv4bnAC
— Yaël BRAUN-PIVET (@YaelBRAUNPIVET) 6 novembre 2017
Ces visites et les débats qui suivront doivent permettre de s'attaquer au chantier colossale que représente la politique carcérale, chantier que la garde des Sceaux Nicole Belloubet a fait sien. La tâche s'annonce ardue, la France étant régulièrement pointée du doigt que ce soit pour la vétusté de ses installations, la surpopulation carcérale ou le manque de moyens dénoncé par les surveillants.
Au 1er octobre, le nombre de détenus écroués (hors-placement extérieur ou bracelet électronique) s'élevait en France à 68.574, alors que le nombre de places "opérationnelles" était de 59.084 auxquelles s'ajoutent 1.363 matelas au sol.
En août dernier, Nicole Belloubet a assuré que "la promesse de campagne du président Macron" de créer "15.000 places de prison d’ici 2025 (...) sera tenue". Maladresse ou infléchissement de cette politique, c'est sur le quinquennat qu'Emmanuel Macron avait annoncé vouloir créer ces places de prison supplémentaires durant la campagne.
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