Des manifestations dans toute la France pour les salaires et les retraites
"Augmentez nos salaires, pas la misère" : des manifestants battaient le pavé jeudi, à l'appel des syndicats CGT, FSU et Solidaires et d'organisations de jeunesse, pour réclamer des hausses de salaires et donner un coup de semonce sur les retraites, au moment où l'exécutif précise sa méthode pour réformer.
Au moins 200 rassemblements étaient prévus partout en France pour cette première journée de mobilisation interprofessionnelle depuis la rentrée, selon Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT.
À Paris, le cortège devait partir à 14 h 00 de la place Denfert-Rochereau, en direction de la place de la Bastille. Une source policière attendait entre 3 000 à 6 000 personnes dans la capitale. Elles étaient, en comparaison, 3 200 le 17 mars et 8 800 le 27 janvier, selon le ministère de l'Intérieur.
Dès la matinée, plusieurs milliers de personnes (4 300 selon la police) ont manifesté à Marseille, en présence brièvement du leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
De nombreux dockers du port de Marseille étaient présents dans le défilé où une banderole proclamait "non au 49-3" pour la réforme des retraites.
À Nantes, ils étaient environ 4 500 manifestants, selon la CGT et 3 200, selon la police, avec de nombreuses professions représentées : soignants, enseignants, cheminots... Sur la banderole de tête, on pouvait lire : "Augmentez nos salaires, pas la misère", tandis que certains manifestants scandaient "La précarité n'est pas un métier, ne perdons pas notre vie à la gagner".
À Besançon, 770 personnes ont manifesté sous la pluie, selon les organisateurs et la police. Parmi elles, Justine, travailleuse sociale de 42 ans gagnant moins de 1 400 euros net par mois, a dénoncé le fait que sa profession a été exclue des mesures du "Ségur de la santé", avec une pancarte dans le dos : "Ségur d'être oublié, la précarité n'est pas un métier".
Le secrétaire général du deuxième syndicat français, la CGT, Philippe Martinez avait dit mardi s'attendre à une mobilisation "largement supérieure à celles de janvier et mars", constatant qu'il y avait "des appels à la grève dans de nombreuses professions".
Le ministère de l'Éducation nationale a fait état à la mi-journée d'un taux de participation de 11,01% chez les enseignants. Le syndicat enseignant Snes-FSU a revendiqué de son côté "30% de grévistes" dans les collèges et lycées.
Côté transports, trois syndicats sur quatre, y compris la CFDT-Cheminots, ont appelé à la grève à la SNCF. La CGT cheminots a revendiqué "1 cheminot sur 3 en grève".
Des perturbations étaient signalées sur certaines lignes TGV Inoui, Intercités, Ouigo, TER, et Transilien en Ile-de-France.
Du côté de la RATP, où seule la CGT a appelé à la grève, le trafic était perturbé sur le RER B ou les bus.
Au mot d'ordre initial réclamant une hausse des rémunérations face à une inflation inédite (+5,9% en août), s'est ajouté le dossier des retraites.
"Unité" syndicale sur les retraites
La Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé jeudi à l'AFP que le gouvernement allait ouvrir un nouveau cycle de concertations en vue d'adopter un projet de loi "avant l'hiver", permettant une entrée en vigueur à l'été 2023 d'une réforme prévoyant le "report progressif de l'âge de départ de quatre mois par an, aboutissant à 65 ans en 2031".
Alors que la journée de mobilisation de jeudi se tient sans la CFDT, ni FO, le leader de la CGT ne doute pas que tous les syndicats se retrouvent pour combattre le projet de réforme des retraites, comme ils ont réussi à le faire sur l'assurance chômage.
"Tous les syndicats en France sont contre le fait de travailler jusqu'à 64 ou 65 ans", a redit jeudi M. Martinez sur France 2. Quant à participer aux concertations prévues par l'exécutif dès la semaine prochaine, "si c'est pour nous dire qu'on discute de l'allongement de l'âge de la retraite, on n'ira pas longtemps", a-t-il averti.
L'ensemble des organisations syndicales nationales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa) doivent se retrouver au siège de l'Unsa le 3 octobre. "Il pourrait y avoir une annonce de manifestation" à l'issue de cette rencontre, selon Mme Verzeletti.
Les partis de gauche prévoient de leur côté d'organiser le 16 octobre une "grande marche contre la vie chère et l'inaction climatique", sans le soutien, un temps envisagé, de la CGT.
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