"Emmerder" les non-vaccinés était une formule "affectueuse", selon Emmanuel Macron
Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, qui l'a vu arriver en tête, se qualifiant face à Marine Le Pen pour le second tour, Emmanuel Macron était en déplacement à Denain, dans le Nord. Le président de la République a été à nouveau pris à partie par une soignante remontée contre sa politique sanitaire. Il l'avait été en Bretagne la semaine dernière, comme à la mi-mars par une soignante suspendue. « "Emmerder les non-vaccinés", je l'ai dit de manière affectueuse », a expliqué le chef de l'Etat, souhaitant « remettre en contexte » sa formule, notamment en référence au célèbre propos de Georges Pompidou. Son interlocutrice lui a rétorqué « Quand quelqu'un me dit "je t'emmerde", excusez-moi Monsieur Macron, je ne prends pas ça gentiment ».
Emmanuel Macron: "emmerder" les non-vaccinés, "je l'ai dit de manière affectueuse" pic.twitter.com/uSbmqUwWRT
— BFMTV (@BFMTV) April 11, 2022
« Je n'ai jamais dit "sous-citoyen" », a également lâché le chef de l'État, en réponse au reproche d'avoir employé ce terme. Effectivement, il n'a pas utilisé cette expression... puisqu'il a carrément considéré que les « antivax »n'étaient « plus » des citoyens, « irresponsables » qu'ils étaient.
Et ça, c’est l’immense faute morale des antivax : ils viennent saper ce qu’est la solidité d’une nation. Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen. Entretien face aux lecteurs du Parisien, 4 janvier 2022
Dans un nouvel entretien face aux lecteurs du Parisien, publié à la toute fin de la campagne du premier tour, il y a trois jours, le candidat avait répondu ainsi à la question « Vous avez aussi dit que vous "emmerdez les non-vaccinés". Le regrettez-vous ? » : « Mais quand j’ai dit cela devant les lecteurs de ce journal, ça n’a choqué personne dans la salle. J’étais même le plus modéré de la bande ! Il y avait deux lectrices qui me disaient qu’il ne fallait pas soigner ceux qui arrivent à l’hôpital et qui ne sont pas vaccinés. Le problème, c’est que nous sommes dans une société qui décontextualise tout. » Une lectrice rebondissant « Je peux vous dire que ça a emmerdé les soignants. Vous avez opposé les gens… », il lui a rétorqué « J’assume d’avoir mis des contraintes pour protéger les Français. »
Voir aussi : Le non-vacciné, cette espèce à abattre
« Se foutre du monde à ce point, c'est vraiment de l'art », a réagi l'avocat Pierre Gentillet. « Et nos suspensions, c'était un poisson d'avril ? L'indécence, jusqu'au bout ... », s'est exclamée Cléo Kapp, une soignante suspendue et reconvertie depuis. (voir l'article "Quatre mois après, comment vivent les soignants suspendus").
Voir aussi : Vaccinés, non-vaccinés, unissons-nous devant l’abjection !
Un élément du propos d'Emmanuel Macron a fait tiquer Florian Philippot, qui s'est écrié : "Au détour d’une conversation Macron vient de dire « d’ici quelques semaines on pourra réintégrer » (les soignants suspendus, dont il était en train de parler) ! Il doit confirmer clairement la chose ! Qui concerne des dizaines de milliers de travailleurs ! Faisons pression !"
Le président-candidat, s'exprimant au futur, sous-entend qu'il est assuré d'être réélu, a relevé une microbiologiste, qui s'interroge sur les conditions qu'il imposera - ou imposerait ? Indicatif ou conditionnel ?
Est il déjà réélu ?
— Pinsolle Typhaine (@PinsolleT) April 11, 2022
Et quelles seront les conditions qu’il imposera ? https://t.co/wKwOG6LK7V
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.