Entre cagnottes et polémiques, Darmanin se tient "au côté" des policiers
DÉPÊCHE — En réunion avec les syndicats le 27 juillet au soir, Gérald Darmanin a clairement fait savoir son soutien à la police. Des mots qui ont "satisfait" ses interlocuteurs, alors que les polémiques autour des forces de l'ordre ne cessent de s'empiler les unes sur les autres depuis la mort de Nahel et le début des émeutes.
Alors que la tension était déjà élevée depuis le 27 juin dernier, l'institution policière connaît une véritable crise depuis l'incarcération d'un policier de la BAC de Marseille, accusé avec trois de ses collègues de violences illégitimes lors des émeutes. Dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juillet, ils auraient notamment roué de coups un homme de 22 ans, après l'avoir touché à la tempe avec un tir de LBD. Sur Konbini, le jeune homme apparaît défiguré.
"Les policiers ne réclament pas l'impunité. Ils ne réclament pas non plus être au-dessus des lois. Ils réclament de ne pas être au-dessous des lois", explique le chef de la place Beauvau d'emblée. Sans laisser place à l'équivoque, il ajoute : "Les policiers ne peuvent pas être les seules personnes en France pour lesquelles la présomption d'innocence ne compte pas, pour qui les procès médiatiques l'emportent sur le procès juridique et pour qui elle est remplacée par la présomption de culpabilité." Emmanuel Macron s'était montré plus réservé, assurant à propos de cette affaire que "nul n'est au-dessus des lois de la République", tout en disant comprendre "l'émotion des policiers".
Depuis le début des émeutes, les policiers sont de plus en plus nombreux à se mettre en arrêt maladie, surtout à Marseille. Soutenus par les syndicats, ils cristallisent ainsi une fronde qui inquiète le gouvernement.
"C'est bien simple, après les émeutes, après la réponse courageuse des forces de l'ordre qui ont fait front, on aurait espéré que vienne le temps de la gratitude, des médailles, et c'est tout le contraire, puisque commence désormais le grand procès de la police", déplore un haut responsable d'un syndicat de commissaires de police pour Le Figaro. Procès qui a lieu autant sur les réseaux que dans les tribunaux, pour l'instant.
Alors qu'une bataille juridique est en cours concernant la cagnotte de soutien au policier mis en examen pour avoir tué Nahel, une autre cagnotte a été ouverte pour soutenir le policier de la BAC de Marseille. Mise en ligne par l'Amicale de la BAC Sud, elle a été suspendue dimanche dernier par la plateforme GoFundMe à cause de plusieurs signalements. Finalement réouverte ce jeudi 27 juillet, elle atteint aujourd'hui plus de 50.000 €. Ceci, ajouté aux différents sondages qui sont réalisés régulièrement, montre que l'opinion public français soutient globalement les forces de l'ordre.
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