Entre doutes et revendications, la "grande initiative politique" de Macron

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France-Soir
Publié le 29 août 2023 - 19:35
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F. Froger / Z9 pour France-Soir
F. Froger / Z9 pour France-Soir

DÉPÊCHE — Pour renvoyer l'image d'une rentrée politique studieuse, Emmanuel Macron rassemblera ce mercredi 30 août les chefs de partis représentés au Parlement. Énième numéro de prestidigitation ou véritable "initiative politique d’ampleur", cet "après-midi de travail" et son dîner peinent déjà à convaincre les oppositions.

L'idée vendue par le gouvernement, c'est une réunion "à huis clos" pour permettre des échanges "en confiance", notamment sur l’international, la décentralisation et la cohésion de la Nation. L'événement se déroulera à partir de 15 heures, à l’école de la Légion d’honneur de Saint-Denis.

Comme le rapporte Public Sénat, l'objectif serait de "convenir de voies d’action qui pourront trouver des traductions concrètes et rapides dans les réalisations du gouvernement et des textes législatifs bâtis ensemble". Pour ce faire, Emmanuel Macron viendrait dans "une position d’écoute par rapport aux partis, sans proposition, sans agenda." Il promettrait ainsi un "échange loyal" : "pas de collaborateur présent, pas de tour d’image, pas de micro tendu."

Bien que sceptiques quant aux véritables intentions du chef de l'État, les oppositions ont plus ou moins décidé de jouer le jeu en communiquant leurs propres revendications.

Immigration, pouvoir d'achat et école

Comme le rapporte Le Figaro, Jordan Bardella explique que le Rassemblement national concentrera ses efforts sur l'immigration, le pouvoir d'achat et les "apprentissages fondamentaux" que devraient dispenser les écoles. Son de cloche relativement similaire du côté des Républicains, pour lesquels Éric Ciotti mentionnera un "référendum" sur l'immigration, une diminution des impôts et une augmentation de "l'autorité" dans la rue.

Enfin, la NUPES s'attarde sur les "difficultés de recrutement dans l’Éducation nationale", "l'augmentation du prix des fournitures scolaires" et la "rentrée étudiante". Surtout, elle se dit consternée par l'impasse qui est faite "sur l’immense blessure que vous avez infligée au pays en passant en force le projet de réforme de la retraite à 64 ans". Sur ce sujet, les partis de gauche demandent aussi un référendum. Soit dit en passant, alors qu'il était à l'origine de la motion de censure qui a failli faire tomber cette réforme des retraites, le groupe Liot n'a pas été convié à cette réunion politique. Un "ostracisme" que le groupe parlementaire dénonce.

En tout cas, les revendications des oppositions sont assez loin de "l’international, la décentralisation et la cohésion de la Nation" soulignés par le gouvernement. Dès lors, pouvons-nous attendre du concret ?

Référendum ou "préférendum" ?

Au vu des mésententes que chaque parti entretient avec les autres, il y a peu de choses qu'un après-midi et un dîner suffisent à créer de franches poignées de mains. Et puisque tout cela se déroulera à "huis clos", le compte-rendu n'engagera que celui qui y croira.

Par ailleurs, alors que les chefs de partis réclament des référendums, Olivier Véran expliquait sur BFM TV que le gouvernement songeait à un "préférendum". Encore jamais faite en France, cette version comporte plusieurs questions sur un thème défini. Le "préférendum" se veut ainsi plus détaillé et fin que le classique référendum. Le constitutionnaliste Thibaud Mulier détaillait à France Info : "C'est un concept qui vise à dépasser les errements de l'élection et du référendum pour l'essentiel" en apportant "une vision plus nuancée, plus fine, en donnant une préférence à chaque question." Le hic, c'est que "l'état du droit ne prévoit pas ce mécanisme", le rendant de facto "sans portée contraignante" pour le gouvernement.

Autrement dit, à l'instar du grand débat national ou des conventions citoyennes, c'est bien pour donner l'illusion de participation, mais le choix final reste le fait du prince.

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