Estrosi veut le maintien des crèches de Noël dans les mairies
C'est une polémique devenue habituelle lors des fêtes de fin d'année. Alors que l'Association de maires de France (AMF) présidée par François Baroin (LR) a publié récemment un guide de bonne conduite laïque à destination des élus locaux les invitant à proscrire les crèches de Noël des mairies, Christian Estrosi monte au créneau. Pas question de les supprimer, dit en substance le maire LR de Nice, qui entend défendre cette "tradition immémoriale".
"Je défends les traditions populaires de nos régions notamment lorsqu'il s'agit d'accueillir des crèches dans les espaces publics. Chaque année, la ville de Nice installe sur une place historique au cœur de la vieille ville, Lou Présépi, une crèche vivante qui attire toujours beaucoup de Niçois et de visiteurs", déclare ainsi dans un communiqué le tête de liste LR-UDI-MoDem en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Puis d'ajouter: "cette tradition comme tant d'autres, est immémoriale et appartient au patrimoine des Français, quelles que soient leurs confessions, au même titre que la peinture, la musique ou la sculpture inspirées par la Bible".
"Je revendique la présence de crèches dans nos villes!", a encore réaffirmé Christian Estrosi sur son compte Facebook, estimant que "la France est un pays laïc avec une forte tradition chrétienne". Pour autant le maire de Nice n'évoque pas la présence d'une crèche à l'intérieur de sa mairie, ou des bâtiments publics municipaux. Une nuance importante car l'AMF appelle bien à proscrire, pour des raisons de respect de la laïcité, "la présence de crèches de Noël dans l'enceinte des mairies" (p.16 du guide) et non, comme c'est le cas dans l'exemple cité par Christian Estrosi, sur une place publique.
Une polémique avait éclaté fin 2014 lorsque le tribunal administratif de Nantes avait obligé le conseil général de la Vendée à démonter la Nativité qu'il installait chaque année dans le hall de l'hôtel du département. Décidée en novembre 2014, l'élaboration d'un guide de bonne conduite par l'AMF avait été accélérée en janvier 2015, après les attentats contre Charlie Hebdo et le supermarché Hyper Cacher ainsi qu'à Montrouge.
L'article 28 de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat stipule qu'il est "interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit". Un principe qui se heurte toutefois à une jurisprudence contradictoire, ce qui a mené l'AMF à interpeller à ce sujet Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur et des Cultes.
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