Européennes : la campagne se termine, bousculée par l'explosion à Lyon

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Par Gaëlle GEOFFROY - Paris (AFP)
Publié le 24 mai 2019 - 06:00
Mis à jour le 25 mai 2019 - 00:44
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Marine Le Pen, à Milan, le 18 mai 2019
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© Miguel MEDINA / AFP/Archives
Marine Le Pen, à Milan, le 18 mai 2019
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A deux jours du scrutin, les candidats aux européennes ont jeté vendredi leurs ultimes forces dans la bataille. Une dernière ligne droite bousculée par l'annonce en fin d'après-midi de l'explosion à Lyon d'un colis piégé qui a fait une dizaine de blessés légers.

Emmanuel Macron a aussitôt qualifié cet acte d'"attaque", sans plus de précisions, en direct sur la chaîne d'un youtubeur sur laquelle il a encouragé les jeunes à se rendre aux urnes dimanche.

"Ce soir je pense aux blessés de l'explosion de Lyon, à leurs familles touchées par la violence qui s'est abattue sur leurs proches dans la rue, et à tous les lyonnais. Nous sommes à vos côtés", a-t-il tweeté dans la soirée.

Pour les Européennes, "tout a été mis en place pour que les conditions de ce scrutin se déroulent de la meilleure façon possible. Le gouvernement est extrêmement vigilant", a commenté la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.

En meeting à Lille, le chef de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a jugé que l'auteur de cet "attentat" l'a commis dans "l'idée de peser sur le vote qui a lieu dans 48H et de le défigurer par la peur".

Un homme d'une trentaine d'années est recherché par la police, selon une source proche du dossier. La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est rendu sur place.

Suivant la situation depuis Matignon, le Premier ministre Edouard Philippe a annulé sa participation au dernier meeting de campagne de la liste de la majorité à la Mutualité à Paris.

Pendant que l'exécutif se démultipliait, la classe politique a abondamment commenté cette explosion.

"Toute la lumière devra être faite sur les circonstances de cet attentat terroriste", a tweeté la cheffe du Rassemblement national, Marine Le Pen.

- "Coup bas minable" -

Au même moment, les derniers meetings se sont tenus au bout d'une campagne brouillonne qui prend fin officiellement à minuit. Les électeurs de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et Polynésie française voteront dès samedi, avant la métropole et le reste de l'Outre-mer dimanche.

Dans le match LREM/RN, un dernier sondage Harris Interactive/Epoka a crédité vendredi le parti de Marine Le Pen de 25% d'intention de votes, contre 22,5% à celui d'Emmanuel Macron. L'ensemble des derniers sondages donnent le RN avec une avance de 0,5 à 2,5 points sur En Marche.

Devant quelque 1.700 personnes réunies à la Mutualité, dont une bonne partie du gouvernement, les responsables de LREM se sont efforcés de délivrer un message de mobilisation, à l'image du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui a appelé à "combattre" jusqu'au bout. "A l'heure qu'il est, nous sommes derrière qui vous savez. Ce n'est pas possible !", a martelé le journaliste Bernard Guetta, N.8 de la liste, sans prononcer le nom du Rassemblement national.

Dans le fief du RN d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), la tête de liste Jordan Bardella a appelé les électeurs de LR, de LFI mais aussi de Nicolas Dupont-Aignan, ancien allié à la présidentielle, à voter dimanche RN pour ne pas "gâcher" de voix face à Emmanuel Macron. M. Dupont-Aignan a réagi en dénonçant un "coup bas minable".

- "Faire mentir les sondages" -

En déplacement à Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales), la tête de liste LR François-Xavier Bellamy a accusé Emmanuel Macron d'avoir désigné "Marine Le Pen comme le porte-voix légitime de tous ceux qui se sentent en colère contre (sa) politique". Il a promis de "faire mentir les sondages".

Manon Aubry, la tête de liste LFI, a fustigé "le duo de l'extrême marché et l'extrême droite", estimant que les Insoumis étaient "les seuls à pouvoir le défaire"

Et Raphaël Glucksmann, dont la liste bataille pour franchir le seuil des 5% de voix, souligne que les candidats de LREM et du RN élus "iront dans des tout petits groupes" au Parlement européen.

Les cinq têtes de listes de gauche (LFI, EELV, PS, PCF et Générations) ont défilé vendredi après-midi à Paris pour le climat mais chacun de son côté, en s'évitant soigneusement et en se renvoyant la responsabilité de leur impossible union.

Les candidats font tout pour mobiliser un électorat dont la participation s'annonce faible, entre 40% et 44% selon les sondages.

"Allez voter, parce que décider de ne pas voter, c'est vous interdire derrière de critiquer. Si vous n'allez pas voter, vous laissez les autres décider pour vous de votre avenir. C'est la pire des choses", a déclaré Emmanuel Macron sur la chaîne du youtubeur Hugo Travers.

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