Feu vert de l'Assemblée au passage de 3 à 11 vaccins obligatoires

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Par AFP
Publié le 27 octobre 2017 - 21:21
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Un pédiatre vaccine un bébé, à Quimper, le 19 septembre 2017
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© FRED TANNEAU / AFP/Archives
L'Assemblée nationale a voté vendredi l'extension de 3 à 11 du nombre de vaccins obligatoires pour les jeunes enfants qui naîtront à partir du 1er janvier 2018, à l'issue de vifs débats et d'un moment d'émotion.
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Porter de trois à onze le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants qui naîtront à partir du 1er janvier 2018: l'Assemblée nationale a voté vendredi cette mesure de "santé publique", selon le gouvernement, après de vifs débats et un moment d'émotion.

Ces onze vaccins - coqueluche, rougeole-oreillons-rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae (source de méningites), pneumocoque, méningocoque C, en plus de la diphtérie, du tétanos et la poliomyélite - seront obligatoires pour les enfants de moins de deux ans, et indispensables pour l'admission en collectivité (crèche, école...), ainsi que le prévoit un article du projet de budget de la Sécu.

Les parents récalcitrants ne seront toutefois pas sanctionnés pour défaut de vaccination.

Sous les applaudissements de la majorité, la disposition a été adoptée en première lecture par 63 voix pour, et 3 contre (dont deux élus LREM). Neuf députés se sont abstenus, à la gauche de la gauche.

En point d'orgue des débats, la députée Michèle Peyron (La République en marche) a lâché: "Il y a trente ans, j'ai voulu attendre moi aussi et j'ai perdu un enfant", non vacciné. Son intervention a suscité de l'émotion sur tous les bancs, entraînant une suspension de séance durant quelques minutes, à la demande de la ministre de la Santé.

Auparavant, Agnès Buzyn avait défendu la vaccination, "médicament qui a sauvé le plus de vies au monde". Or, depuis vingt ans selon elle, "nous avons baissé la garde" et "oublié ce qu'étaient ces maladies" qui ressurgissent, telle la rougeole qui a fait "une dizaine de morts ces quatre dernières années".

"La concertation a eu lieu" en 2016 sous l'égide du précédent gouvernement et "il est temps d'agir", a lancé la ministre, elle-même professeure de médecine comme de nombreux parlementaires.

Les adjuvants pour accroître l'efficacité des vaccins, dont l'aluminium, "ne présentent aucun danger", a-t-elle assuré aux détracteurs.

Et "tous ceux qui prônent la liberté vaccinale jouent le passager clandestin" en profitant de la vaccination des autres, a-t-elle pointé alors que les anti-vaccins ont multiplié les pétitions depuis l'annonce gouvernementale en juillet et "assailli" de courriels les députés, comme l'ont rapporté certains.

- "débat surréaliste au pays de Pasteur" -

Plusieurs députés LREM sont montés au front pour promouvoir "un des plus grands progrès apportés par l'Humanité" ou le principe que "vacciner, c'est protéger son enfant, c'est aussi protéger les autres". Pour Brahim Hammouche (MoDem) aussi, le débat sur la nécessité des vaccins "au pays de Descartes et Pasteur peut paraître surréaliste".

Droite, socialistes et Constructifs ont soutenu l'extension de l'obligation vaccinale, certains insistant cependant sur la nécessité de l'accompagner par de la pédagogie face à la défiance.

Si les Français restent largement favorables, à 75%, à la vaccination en général, ce taux s'est érodé au fil des années.

Assez isolée chez les LREM, Blandine Brocard a demandé vainement la suppression de l'article, déplorant qu'"on contraint mais on ne convainc pas" et demandant un délai de "quelques mois" pour "rétablir la confiance".

Une position "personnelle et politiquement marginale, défendue agressivement et sans fondement", a réagi via un communiqué son président de groupe Richard Ferrand.

Pour leur part, communistes et les Insoumis, "défenseurs de la vaccination" en général, se sont interrogés notamment sur une "précipitation" du gouvernement à légiférer en la matière. Ils ont aussi prôné un "pôle public de production des vaccins", au lieu des laboratoires pharmaceutiques privés.

Evoquant une visite non publique d'Edouard Philippe chez Sanofi, le président de Debout la France et député de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan a demandé avec véhémence: "Est-ce l'autorité politique qui gouverne ou les multinationales?"

La ministre, qui a reçu l'appui d'une quarantaine de sociétés savantes et syndicats médicaux, l'a accusé de "flirter avec la diffamation" et de vivre "à l'ère de la post-vérité".

Les vaccins obligatoires seront pris en charge à 65% par l'Assurance maladie et à 35% par les assurances complémentaires (sauf le ROR pris en charge à 100% par l'Assurance maladie).

En vertu d'un amendement du rapporteur, une évaluation sera réalisée chaque année.

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