Grand Paris Express : les élus mettent en garde contre des retards de 2 ans pour certaines lignes
Le calendrier de construction du Grand Paris Express, futur super-métro automatique de 200 km autour de Paris, risque d'être retardé de deux ans pour certaines lignes jusqu'en 2026 et 2029, a mis en garde mercredi le président du département de l’Essonne François Durovray, jugeant un tel retard "inadmissible".
Mardi, la ministre des Transports Elisabeth Borne a reçu l'ensemble des présidents de conseils départementaux, la maire de Paris et le vice-président de la région Ile-de-France en charge des transports, pour évoquer le calendrier du Grand Paris Express, a-t-il expliqué dans un communiqué.
A cette occasion, a été présenté "le nouveau calendrier de réalisation du réseau", dont les délais "sont encore retardés par rapport à ceux figurant dans le rapport de la Cour des Comptes", qui avait mis en avant une forte dérive des coûts du projet, passé de 19 milliards d'euros lors du débat public en 2010 à plus de 35 milliards.
Selon François Durovray (LR), "la ligne 15-Ouest (entre Pont-de-Sèvres et Saint-Denis-Pleyel, ndlr) est dorénavant annoncée pour 2029 au lieu de 2027, la ligne 17-Nord (qui reliera la gare du Bourget au Mesnil-Amelot, ndlr) est annoncée pour 2026 au lieu de 2024, et la ligne 18 (entre Orly et Versailles-Chantiers, en passant par le pôle de recherche Paris-Saclay, ndlr) est désormais annoncée au mieux au printemps 2025, voire à l'été 2026".
Cette nouvelle "ébauche de calendrier" proposée par Mme Borne "n'est pas acceptable" et les élus "vont se battre" pour obtenir que les engagements de l'Etat soient "tenus", a déclaré pour sa part à l'AFP le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS).
Pour M. Durovray, "il n’y a aucune raison que les lignes qui desserviront les jeux Olympiques soient privilégiées au détriment des lignes de métro qui pourraient améliorer le quotidien de milliers de Franciliens".
Il estime que "le calendrier ne devait pas être la résultante de contraintes techniques mais qu’au contraire il fallait prévoir des moyens techniques supplémentaires –notamment en matière de tunneliers- pour respecter au mieux le calendrier initial."
"Tous les élus de l’Essonne concernés par la ligne 18 tiennent à redire fermement" qu’en attendant que les tunneliers forent, ils s’opposeront notamment "à toute mesure palliative pour la desserte du Plateau de Saclay" qui "sera en réalité le prétexte à de nouveaux reports".
Dans un courrier aux élus franciliens fin janvier, Elisabeth Borne avait assuré que le gouvernement allait engager immédiatement la réalisation de nouveaux tronçons du métro du Grand Paris stratégiques dans la perspective des jeux Olympiques de 2024. Il s'agit notamment des prolongements nord et sud de la ligne 14 et du tronc commun des lignes 16 et 17 entre Saint-Denis Pleyel et Le Bourget RER.
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