Grève des médecins libéraux vendredi contre le projet de loi santé
Les médecins ne décolèrent ni ne désarment. Le "Mouvement pour la santé de tous", réunissant une quarantaine de syndicats et d'organisations étudiantes du monde de la médecine a appelé les médecins libéraux à la grève à partir de vendredi 13 mars. Ce mouvement a été créé en février dernier en opposition à la loi Santé défendue par la ministre Marisol Touraine.
La grève devrait toucher aussi bien les cabinets que les services d'urgences. Il s'agit d'un coup de semonce avant la manifestation prévue dimanche 15 à Paris contre le projet de loi. Celui-ci sera examiné en commission à l'Assemblée nationale à partir de mardi 17.
La généralisation du tiers-payant à tous les Français reste le casus belli des médecins. La loi Santé prévoit en effet de généraliser ce procédé qui permet au patient de ne pas avancer d'argent lors de la consultation et de laisser aux médecins le soin de se faire rembourser par la Sécurité sociale. Ils dénoncent une surcharge de travail administratif et un risque de retard des paiements.
Ces dernières semaines, certaines rumeurs laissaient entendre que Marisol Touraine serait prête à reculer sur la question. Rumeurs finalement démenties par la ministre lundi 9. Elle a toutefois affirmé qu'il serait inscrit dans la loi que la Sécurité sociale payerait aux médecins des indemnités de retard au-delà de sept jours.
Très insuffisant pour les opposants au projet de loi. "C'est un asservissement financier", a réagi Didier Legeais, vice-président de l'Union des chirurgiens de France (UCDF). "L'État français va devoir se débrouiller avec le système hospitalier. Ça (la grève NDLR) va engorger les urgences et montrer que, sans les libéraux, notre système de santé ne fonctionne pas" a pour sa part prévenu Éric Henry, président du syndicat des médecins libéraux (SML).
L'impact dépendra bien sûr du suivi de la grève. L'Etat garde toutefois la possibilité de réquisitionner des professionnels de santé pour assurer une certaine continuité des soins.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.