Hollande "l'amateur" s'est fait dicter la loi Travail par Valls et Macron dénonce un ex-conseiller d'El Khomri
Pierre Jacquemain, ancien conseiller de Myriam El Khomri, a la dent dure. Dans un livre à paraître ce mercredi 24 Ils ont tué la gauche (Ed. Fayard), l'ex-collaborateur de la ministre du Travail, fait des confidences au vitriol sur les coulisses de l'adoption de la si controversée loi Travail.
Première de ces cibles et non des moindres, Pierre-André Imbert, directeur de cabinet de Myriam El Khomri depuis septembre 2015 avant de rejoindre l'Inspection générale des finances, qualifié de "véritable ministre du Travail. "Le projet de loi Travail, c'est lui. C'est lui, à travers l'autorité politique de Manuel Valls et non de sa ministre", écrit Pierre Jacquemain. "En bon porte-parole de Matignon", le directeur de cabinet "transmet les recommandations auprès des deux expertes en droit du travail, à savoir la directrice adjointe de cabinet et la conseillère en droit du travail", explique l'ancien conseiller, a qui avait démissionné avec fracas de son poste en février dernier. L'une d'elles lui aurait "confié, dépitée, au retour des vacances de Noël, que cette loi ne servirait à rien".
Dans un entretien à L'Humanité en février dernier, peu après sa démission de la rue de Grenelle, Pierre Jacquemain avait déjà descendu ce lieutenant de Matignon imposé par Manuel Valls à la ministre du Travail: "la réforme est arrivée toute écrite sur le bureau de la ministre. Sa marge de manœuvre a été réduite à néant. C'est le directeur de cabinet de la ministre, Pierre-André Imbert - imposé par l'équipe Valls -, qui a tout géré".
D’après Pierre Jacquemin, le texte a été "rédigé en chambre" par "l’équipe techno", "loin du regard" de Myriam El Khomri, et sans que la plupart de ses conseillers ne soient consultés. Et dans l'ombre de cette équipe se trouverait le ministre de l'Economie en personne, Emmanuel Macron. "En coulisse, la ministre du Travail n'adhérait pas aux arbitrages de Matignon, qu'il s'agisse de l'inversion de la hiérarchie des normes, du licenciement économique ou même du plafonnement des indemnités prud'homales", explique l'ancien conseiller. Et d'ajouter, lapidaire: "ces mesures sont l'œuvre d'Emmanuel Macron".
Toutefois, le livre n'est pas non plus tendre avec Myriam El Khomri. On y apprend ainsi que cette dernière, court-circuitée de tous côtés, aurait envisagé de démissionner à la mi-février. Pierre Jacquemin en profite pour tacler son ancien patronne, dressant le portrait d'une femme politique qui a "renié ses propres convictions", "trahi ses ami(e)s, celles et ceux qui l'ont portée intellectuellement et politiquement" et "progressivement tourné le dos" au président de la République, "le taxant +d'amateur+ en privé". Ambiance...
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