Hollande sur la tombe de Mitterrand ce vendredi
Vingt ans jour pour jour après la mort de François Mitterrand et près d'un siècle après sa naissance, François Hollande se rend ce vendredi à Jarnac (Charente) pour se recueillir sur sa tombe avant de recevoir à dîner ministres et proches de l'ancien président à l'Elysée. En terres charentaises, le chef de l'Etat entend, selon son entourage, "rendre hommage à François Mitterrand de la façon la plus simple, sobre et solennelle, dans le silence et le recueillement, là où il est né et là où il est enterré".
François Hollande sera le premier président de la République en exercice à s'y rendre pour commémorer la disparition de celui qui présida la France pendant deux septennats, de 1981 à 1995. Il est attendu à 11H00 au cimetière de Grandmaisons où il sera accueilli par la fille de François Mitterrand, Mazarine Pingeot, et l'un au moins de ses fils, Gilbert.
Puis le petit groupe cheminera vers le caveau familial, où il rejoindra d'autres membres de la famille et des personnalités qui avaient profondément marqué les années Mitterrand. Sont attendus Jack Lang, Anne Lauvergeon, Pierre Bergé et Hubert Védrine, ainsi que le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis et des membres du gouvernement, Bernard Cazeneuve, Harlem Désir et Martine Pinville.
Après le dépôt d'une gerbe et un instant de recueillement, François Hollande visitera la maison natale de François Mitterrand, dans l'intimité et à l'abri des regards. Puis il regagnera Paris où un grand dîner réunira autour de lui de nombreuses personnalités, ministres et proches de François Mitterrand.
Autour de la table: Laurent Fabius, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, Myriam El Khomri, Patrick Kanner mais aussi des figures de la "Mitterrandie": Laure Adler, Robert Badinter, Dominique Bertinotti, Jean-Louis Bianco, Pierre Favier, Elisabeth Guigou, George Kiejman ou Louis Mermaz. La plupart des personnalités déjà présentes dans la matinée à Jarnac ont également été conviées.
Vingt ans après la mort de François Mitterrand, les passions qui avaient marqué ses deux mandats se sont apaisées. Pour preuve, deux Français sur trois (65%) disent garder un bon souvenir des années Mitterrand. Ils sont presque autant aussi (59%) a estimer qu'il a été un bon président.
Dans sa jeunesse, François Hollande a été le collaborateur de François Mitterrand à l'Elysée, en tant que chargé de mission pour l'économie. Frais émoulu de l'ENA et de HEC, il s'inscrivait plutôt dans le sillage de Jacques Delors. Si bien, expliquera Jack Lang, que les deux hommes, s'ils "ne se sont pas combattus, ne se sont pas séduits (et) n'ont pas établi de liens filiaux".
Les deux seuls présidents de gauche de la Ve République ont également partagé un rêve commun, "changer la vie" pour le premier, et "réenchanter le rêve français" pour le second. Mais l'un comme pour l'autre se sont heurtés aux réalités économiques.
Interrogé sur l'héritage laissé par François Mitterrand, Hubert Védrine, qui fut son chef de la diplomatie, évoque les grands travaux et la politique culturelle, et Jack Lang, qui fut son ministre de la Culture, la libéralisation des ondes et l'abolition de la peine de mort.
Parlementaire pendant trente-cinq ans, onze fois ministre sous la IVe République, président de la Ve durant 14 ans, François Mitterrand reste aussi le symbole du renouveau du socialisme français et de l'union de la gauche.
Le 17 mai 1995, épuisé par un cancer de la prostate diagnostiqué en 1981 mais tenu secret pendant de longues années, il laisse la place à Jacques Chirac et meurt sept mois plus tard. Dans la mémoire collective des Français, ses obsèques, le 11 janvier 1996, restent marquées par cette scène : Danielle, l'épouse du défunt, serrant dans ses bras Mazarine, sa fille longtemps cachée.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.