Immigration : "Il est temps d'en finir avec la lepénisation des esprits", pour Olivier Faure
Le patron des députés PS, Olivier Faure, appelle, à quelques jours de la présentation du projet de loi asile-immigration, à "en finir avec la lepénisation des esprits" et la "logique du soupçon qui consiste à imaginer derrière chaque réfugié un délinquant ou un terroriste".
"Il est temps d'en finir avec la lepénisation des esprits. Cela fait trop longtemps que la peur l'emporte sur la raison. La vérité c'est que nous n'accueillons même pas +notre part de la misère du monde+", écrit M. Faure dans une tribune publiée sur Facebook.
"Nous devons rompre avec cette logique du soupçon qui consiste à imaginer derrière chaque réfugié un délinquant ou un terroriste", poursuit-il.
"Il est un moment où les consciences muettes deviennent des lâchetés", affirme le candidat au poste de premier secrétaire du PS. "La politique exige de la clarté. Du courage aussi. Je ne pensais pas qu'un jour être simplement humain exigerait du courage".
Olivier Faure indique avoir rencontré, à la Croix Rouge de Bobigny (Seine-Saint-Denis), des personnels qui prennent en charge les mineurs non accompagnés (MNA), ainsi que les personnels du Centre d'hébergement d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
"Derrière les sigles impersonnels, derrière le qualificatif de +migrants+, on finirait par oublier que ce sont des êtres humains dont on parle; que s'agissant des +MNA+ ce sont encore des enfants attendant leur mise à l'abri", souligne-il.
Il juge "urgent que l'Etat vienne relayer financièrement les conseils départementaux", qui "supportent pratiquement seuls le poids financier" de la prise en charge de ces mineurs.
Le député de Seine-et-Marne affirme encore que "la distinction habile du gouvernement entre +migrants relevant du droit d'asile+ et +migrants économiques+ est une ineptie". "Ce sont des corps identiquement brisés, humiliés et vulnérables qu'il faut relever".
Il dénonce "cette vision comptable de court terme qui ignore à la fois tout humanisme et rend impraticable toute intégration". "Il y a parmi ces exilés des médecins, des ingénieurs, des boulangers, des agriculteurs qui pourraient faire notre richesse et nous les considérons comme un +stock+ dont il faudrait se limiter à gérer les flux d'entrants et de sortants !", dénonce-t-il.
Le texte "pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif" sera présenté mercredi en Conseil des ministres et débattu à l'Assemblée en avril.
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