Jean-Jacques Urvoas : "les renseignements ont moins de moyens que les services de police"

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VL
Publié le 21 janvier 2015 - 10:42
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Jean-Jacques Urvoas en décembre 2013.
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©Witt/Sipa
"Aujourd'hui une grande entreprise américaine a plus de moyens pour connaître ses clients que les services de renseignement pour connaître les citoyens", dit Jean-Jacques Urvoas.
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Jean-Jacques Urvoas était ce mercredi l'invité de BFM TV et RMC. Le député PS, président de la commission des lois à l'Assemblée nationale a rappelé que les services de renseignement français manquent de moyens matériels et humains. Proche de Manuel Valls, il est revenu sur l'utilisation par le Premier ministre du mot "apartheid".

La situation d'"apartheid" évoquée par Manuel Valls

"Je n'aurais pas choisi ce mot. Ça voudrait dire que la France en a décidé, que c'est une volonté politique. Je pense que le terme de ghetto convient mieux. (…) Manuel Valls a comme qualité de trouver les mots qui font que la réalité devient connue. (…) C'est maladroit. Je crois qu'il ne réutilisera pas ce mot".

"Ce qu'il veut dire, c'est que la réponse ne sera pas que sécuritaire. Depuis 40 ans du travail est fait (en matière de politique de la ville NDLR). On parle trop des projets et pas assez des réalisations".

 

La possible mise "sous tutelle" par l'Etat des quartiers sensibles  

"Je ne sais pas trop ce que veut dire ce mot facile face à une réalité complexe. Je suis partisan de quartiers cogérés par le maire, le mieux placé pour connaître la réalité du terrain, le chef de la police et le procureur de la République, car les difficultés dans tel quartier ne sont pas les mêmes qu'en zone rurale".

 

Le contrôle routier d'Amedy Coulibaly, le tueur de Montrouge, quelques jours avant ses assassinats

"Il faut quand même se féliciter du fait que quand on n'a pas commis de faute, on n'est pas arrêté. Les deux policiers ont fait leur travail".

"Il y a bien évidement eu un échec. Notre travail est de repérer pourquoi nous n'avons pas anticipé le passage à l'acte".

 

Les services de renseignement trop focalisés sur les djihadistes partis à l'étranger?

"Ce ne sont pas les mêmes services. Le travail de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) est de s'occuper du territoire national. La DGSE s'occupe de ces individus quand ils partent à l'extérieur".

"On ne peut pas croiser les fichiers. Aujourd'hui, une grande entreprise américaine –pour ne pas stigmatiser les entreprises françaises– a plus de moyens pour connaitre ses clients que les services de renseignement pour connaître les citoyens".

 

Ce que va annoncer Manuel Valls

"J'imagine que Manuel Valls va annoncer une augmentation des effectifs dans les renseignements. Il n'y a pas de plafond". (…) Je pense que Manuel Valls Premier ministre donnera au ministère de l'intérieur des moyens que Manuel Valls ministre de l'Intérieur n'imaginait pas".

 

La surveillance des terroristes sur Internet

"Nous n'avons pas la collaboration des grands groupes américains ni des autres. Nous avons fait des demandes et n'avons que des refus. Nous passerons donc par la loi. Une loi très simple mais très difficile à écrire. Car il faut être intransigeant sur les libertés fondamentales et ferme à la fois".

"La loi ne peut réguler que la situation française. Bloquer un site n'es pas possible si la France essaye de le faire seule".

"Les frères Kouachi été écoutés. Si l'affaire avait été judiciarisée, ils auraient pu être arrêtés car les renseignements ont moins de moyens que les services de police. (…) Si un agent des services de renseignement incite un suspect à parler sur Internet, il (l'agent NDLR) peut être poursuivi pour apologie du terrorisme".

 

Les services de renseignement pénitentiaires

"Ce sont 30 agents qui s'occupent de 1.000 personnes. Il faut reconnaître cette fonction de surveillance et de renseignement. (…) Nicolas Sarkozy avait créé la communauté du renseignement, il faut lui reconnaître cela, mais il n'y a pas de protocole entre le renseignement territorial et pénitentiaire, il faut augmenter les effectifs, donner des moyens".

 

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