Jean-Luc Mélenchon : François Fillon prépare "un coup d'Etat social"
Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle pour La France insoumise, s'est livré mardi 29 au soir à Bordeaux à une attaque en règle du candidat de la droite, François Fillon, qui prépare un "coup d'Etat social", une "guerre sociale éclair".
"Sa politique, c'est un coup d'Etat social", a affirmé le co-fondateur du Parti de gauche dans un meeting à Bordeaux, où il a concentré une grande partie d'une intervention d'1H45 sur le programme du vainqueur de la primaire de droite, tenant, selon lui, à la fois "du libéralisme économique le plus absolu et du conservatisme intellectuel et moral le plus total".
Le théâtre de 1.100 places étant comble, environ 600 personnes ont dû rester dans la rue suivant son discours via haut-parleurs.
Jean-Luc Mélenchon s'est attardé sur la "Blitzkrieg" ("guerre-éclair"), via ordonnances, vote bloqué, 49.3, pour changer le "climat de l'économie, le climat du travail" qu'a promis François Fillon pour ses premiers mois s'il est élu président, lors d'une rencontre en mars avec des patrons, au cercle de réflexion libéral Fondation Concorde. Rencontre dont des extraits ont été diffusés au meeting.
"Contre qui compte-t-il faire une guerre-éclair? Puisqu'il compte faire la guerre? C'est une guerre sociale qu'il prépare et il l'a dit!", a lancé Jean-Luc Mélenchon. "Quand vous défaites toutes les lois et que vous le faites passer en force, et que vous vous en vantez (...) +je vais passer en force, il n'y aura même pas de pause pendant l'été+, c'est un coup d'Etat social!".
Fin de la durée légale du travail, réforme de l'assurance-chômage, de la couverture santé, fin du CDI... le dirigeant de La France insoumise a passé en revue les mesures de François Fillon, tantôt les qualifiant de "recul jusqu'aux années 1900, avant les premières définitions de durée légale du travail". Tantôt les tournant en dérision, tel le focus de l'assurance-maladie sur la prise en charge des "affections graves et de longue durée".
"Personne ne lui a expliqué que quand on est +un peu malade+ et qu'on peut se soigner, on ne devient pas +très malade+, mais que si on ne se soigne pas, on devient très malade?", a-t-il ironisé.
Dans son long discours, Jean-Luc Mélenchon a à peine évoqué le chef de l'Etat et pas une fois le chef du gouvernement. Il est brièvement revenu sur la primaire à gauche, à laquelle maintes voix à gauche l'invitent à participer, pour mieux balayer cette hypothèse: "C'est pas la solution, cette histoire. La seule solution, c'est convaincre", a-t-il dit. "Ne croyez pas que vous allez convaincre des millions de Français avec une combine (...) une vaine agitation qui va durer trois semaines, où des gens vont se jeter des noms d'oiseaux et regarder dans les sondages qui a la plus grande chance d'être le moindre mal".
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