Jérôme Lavrilleux minimise son rôle dans l'affaire Bygmalion
Personnage central du scandale Bygmalion, Jérôme Lavrilleux, directeur-adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, a été entendu par un juge dans le cadre de l'enquête sur cette affaire.
Devant le magistrat, il aurait expliqué lors de son audition qu'il ne faisait que "vérifier que les personnes chargées matériellement de l'organisation du meeting le faisaient et le faisaient bien" a indiqué ce lundi une source judiciaire. Une manière de se dédouaner et de minimiser sa responsabilité.
"On me dit +tel jour, à telle heure, il faut organiser un meeting de tel format+. Mon boulot consiste à vérifier que les personnes chargées matériellement de l'organisation de ce meeting le font, et le font bien", a-t-il déclaré. Et d'ajouter: "je partais du principe que si on nous demandait d’organiser un meeting, c’est qu’on avait la possibilité financière de le faire". Selon lui, cette "vision globale" incombait au directeur de campagne, Guillaume Lambert. Qui de son côté a assuré que Jérôme Lavrilleux avait joué un rôle décisif dans le choix d’Event & Cie, filiale de Bygmalion.
Un système de fausses factures mis en place par la société aurait permis d'imputer à l'UMP 18,5 millions d'euros de dépenses de meetings qui auraient dû rentrer dans le compte de campagne, pour dissimuler une explosion du plafond légal (22,5 millions d'euros).
À noter que le patron de Bygmalion, Bastien Millot, était proche de Jérôme Lavrilleux et de Jean-François Copé.
Le 26 mai 2014, sur BFM-TV, Jérôme Lavrilleux avait reconnu, au bord des larmes, "un dérapage sur le nombre" des meetings, concédant ne pas avoir "eu le courage de dire stop, on en fait trop, on va dans le mur".
Jérôme Lavrilleux, désormais député européen, a été mis en examen le 15 juin pour usage de faux, recel d'abus de confiance, complicité d'escroquerie et complicité de financement illégal de campagne électorale.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.