Jeu, set et match ?
FRANCE - Pour Amélie Oudéa-Castéra, l’ancienne directrice générale de la Fédération française de tennis, nommée ministre des Sports, de la Santé, des bourdes à répétition et du foutage de gueule, la partie semble être perdue avant même d'avoir commencé.
En tout cas, les affaires s'enchaînent et poussent chaque jour un peu plus la ministre vers la sortie.
Gilles Moretton, président de la Fédération française de tennis, est visé par une enquête préliminaire pour parjure, après des déclarations sur le salaire d’Amélie Oudéa-Castéra. Cette enquête pour faux témoignage au Parlement est également dirigée contre six autres dirigeants sportifs.
En octobre 2023, Gilles Moretton a quelque peu tordu les faits concernant les rémunérationsd’Amélie Oudéa-Castéra lorsqu’elle était directrice générale de la FFT.
Le parquet de Paris a confirmé, mardi 16 janvier 2024, à l’agence France-Presse et au Monde, avoir ouvert, six jours plus tôt, plusieurs enquêtes préliminaires sur la base de divers signalements, pour parjure, envoyés à la justice par la commission d’enquête parlementaire. Ces signalements portent sur les défaillances des fédérations sportives : malversations, violences sexistes et sexuelles.
Sept dirigeants sportifs sont dans le viseur, soupçonnés qu'ils sont par les députés d’avoir menti lors de leur audition sous serment.
Une rémunération qui n’était "pas très éloignée" de celle de Jean-François Vilotte
Parmi les personnalités ciblées, Gilles Moretton sort du lot.
Le 27 octobre 2023, M. Moretton a gentiment tordu la vérité concernant la rémunération d’Amélie Oudéa-Castéra (356440 euros net perçus en 2021), et un salaire annuel brut de 500 000 euros, prime d’objectif comprise, lorsque la nouvelle ministre de l’Education et des Sports occupait, de mars 2021 à mai 2022, le poste de directrice générale de la FFT.
Monsieur Moretton, accessoirement visé par une enquête préliminaire du parquet national financier pour corruption et détournement de biens publics, s’est permis de déclarer aux députés que, lorsqu'elle était directrice générale de la FFT, Amélie Oudéa-Castéra a perçu une rémunération qui n’était "pas très éloignée" de celle de son prédécesseur, Jean-François Vilotte. Ce qui est faux. Ce dernier percevait environ 23 000 euros net par mois, Mme Oudéa-Castéra touchait, elle, 35000 euros...
L’avocat de M. Moretton, Alain Jakubowicz, n’a pas souhaité faire de commentaire. Quel dommage ! Lui qui est si prolixe d'ordinaire, l'entendre sur le sujet aurait pu entendre.
Autre affaire. Suite à la visite de Mme la ministre de l'Education nationale à Stanislas pour tenter, en vain, d’atténuer ses propos tenus, la veille, contre l'école publique, le collège privé fait l'objet d'une enquête financière, ceci en complément d'une enquête pour homophobie et sexisme.
Cette seconde enquête est la raison officielle pour laquelle la mairie de Paris a suspendu le versement annuel de 1,373 million d'euros qu’elle allouait à “Stan”.
Grâce à la ministre de l’Education, des Sports, des bourdes à répétition et du foutage de gueule, nous apprenons donc que la République, en théorie laïque, versait une subvention de plus d'un million d'euros par an à une école privée. Et, très certainement, à d'autres. À beaucoup d'autres.
1 100 euros de subvention pour chaque élève de Stan
“Et c'est donc par le plus grand des hasards”, comme toujours en Macronie, que c'est dans cette école privée (accusée de “dérives” dans un rapport officiel) que sont scolarisés les enfants de Mme Amélie Oudéa-Castéra...
Comme 1800 élèves environ sont scolarisés à Stanislas, la subvention annuelle pour chacune des têtes blondes de Stanislas se monte à environ 1 100 euros. C'est beaucoup. C'est énorme ! Surtout compte tenu du fait que sur les 1800 élèves, près de 500 sont en maternelle !
Et surtout, 1 100 euros de subvention annuelle par élève, c'est bien plus que le montant annuel alloué par la République à l'école publique et laïque.
Pauvre Mme Amélie Oudéa-Castéra !
Devant la commission d'enquête parlementaire, son numéro de Cosette a fait sourire. Seulement 40000 euros net par mois à la FFT — rendez-vous compte ! — alors qu’elle y travaillait“nuit et jour”, attachée à son fauteuil Louis XV, 365 jours par an, à se demander si c'est à la cantine de la FFT, chez Maxim's ou à la Tour d'Argent qu'elle irait prendre son petit-déjeuner, son déjeuner, son goûter ou son dîner, aux frais du contribuable. Deux ans d'un labeur bien plus pénible qu'un mineur de fond ! Quarante mille euros par mois, ce n'est rien, c'est vrai, soyons honnêtes, lorsqu'on les compare aux 200000 euros mensuels qu'elle percevait (selon un rapport officiel) quand elle se tuait au travail chez Carrefour.
Comment va-t-elle pouvoir s'en sortir maintenant, cette pauvre Amélie, avec ses 10 490 euros brut par mois de salaire ministériel ? C'est humainement impossible !
Dès lors, ce serait un grand service qu'Emmanuel Macron rendrait à Amélie Oudéa-Castéra, et à la France, en la libérant de ses obligations gouvernementales.
La décence l’imposerait.
PS : outre les éléments que je viens de vous commenter, Mme Oudéa-Castéra vient, malgré elle, de relancer l’affaire Noël Le Graët, l’ancien président de la Fédération française de football. Le Graëtest visé par une enquête pénale du parquet de Paris, pour harcèlement sexuel et moral. Pour essayer de cacher cette affaire sordide au public, il semblerait que la ministre des Sports ait mis son nez dans une inspection indépendante à la FFF.
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