La droite se concerte en ordre dispersé pour 2022

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Par Anne RENAUT - Paris (AFP)
Publié le 20 juillet 2021 - 02:15
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L'élection du nouveau président du parti Les Républicains aura lieu les 10 et 17 décembre par scruti
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Le parti Les Républicains réunit plusieurs candidats potentiels de la droite à l'élection présidentielle, sans Xavier Bertrand, pour tenter de s'entendre en amont du scrutin
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Cinq candidats potentiels de la droite à l'élection présidentielle sont convenus, lors d'une réunion mardi à Paris sous l'égide du parti Les Républicains, d'une "candidature unique" en 2022, alors que le prétendant déjà déclaré ex-LR Xavier Bertrand, qui était absent, refuse à ce stade de participer à une primaire.

"Cette première réunion est une démonstration d'unité et de loyauté. Chacun de ses participants s'est engagé à respecter une règle commune dans une démarche collective qui permette le rassemblement autour d’un seul candidat", ont fait valoir dans un communiqué les "parrains" de la rencontre, le président de LR Christian Jacob, le président du Sénat Gérard Larcher et le maire d'Antibes Jean Leonetti, chargé d'une mission sur le "processus de rassemblement" des candidats potentiels en 2022.

"La victoire est à portée de main et nos électeurs ne nous pardonneraient pas la division", a souligné devant la presse le président de LR Christian Jacob, qui rencontrera Xavier Bertrand mercredi matin au Sénat, toujours avec MM. Larcher et Leonetti.

"L'équipe de France, c'est nous qui l'avons. Monsieur Macron en est réduit au débauchage parce qu'il est incapable de rassembler" et "madame Le Pen parle de gouvernement d'union nationale parce qu'elle est incapable d'aligner trois personnes qui ressembleraient à des ministres", a-t-il fait valoir, en rappelant les victoires de son parti aux élections municipales et régionales.

Les candidats potentiels (Michel Barnier, Philippe Juvin, Valérie Pécresse, Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez) se sont éclipsés à l'issue de la rencontre, qui a duré deux heures, dans un hôtel près de l'Opéra Garnier, après avoir posé pour une photo de groupe, loin des caméras.

"Il y avait beaucoup plus d'amitié que de tensions ou d'amertume" à cette rencontre, s'est félicité M. Leonetti.

- "Jalons" de primaire -

Hormis le principe d'une candidature "unique", les responsables de la droite ont "posé quelques jalons" en vue d'une éventuelle primaire, selon M. Jacob, et ce malgré ses réticences sur ce processus, synonyme pour la direction de LR de "machine à perdre".

Le parti a fixé le 25 septembre comme date butoir pour que les candidats putatifs s'entendent. Si cette hypothèse optimiste ne se réalise pas, un congrès décidera à l'automne d'un processus de départage,

Ce processus de sélection, proposé au vote des militants au congrès, sera "ouvert à l’ensemble des militants et sympathisants de la droite et du centre". Et il sera demandé à chaque candidat 250 parrainages, soit la moitié de ce qui est exigé pour un candidat à l'Elysée, précise le communiqué.

Le maire de la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) Philippe Juvin a souhaité à l'issue de la rencontre que Xavier Bertrand, qui s'est déjà déclaré candidat à l'Elysée, "participe à la compétition".

"Malgré son talent et sa détermination, (Xavier Bertrand) ne pourra pas gagner seul non plus", a affirmé M. Leonetti.

"Il nous faut un candidat unique, pas un candidat solitaire", avait affirmé avant la réunion l'ancien négociateur du Brexit Michel Barnier.

Valérie Pécresse, pour qui une primaire "très largement ouverte" reste la "seule solution démocratique", a d'ores et déjà promis de faire "entendre (sa) voix" au cours de l'été. "L'heure des femmes est venue", a-t-elle affirmé dans La Provence début juillet.

- Cavalier seul -

M. Bertrand entend lui se poser en rassembleur de sa famille politique, au risque d'engager un bras de fer avec son ancien parti. "J'ai une responsabilité particulière, à moi de conduire ce rassemblement", "en restant sur une ligne qui est la mienne", a-t-il dit récemment.

Xavier Bertrand a "plus que jamais" une chance d'être le candidat de la droite, a estimé mardi le chef de file des députés LR Damien Abad, qui le soutient.

Il est pour l'instant le mieux placé avec 18% d'intentions de vote selon un sondage publié le 4 juillet, contre 14% à Valérie Pécresse et 13% à Laurent Wauquiez, même s'il demeure derrière Emmanuel Macron (24%) et Marine Le Pen (26%).

Mais ce cavalier seul fait grincer des dents à droite. "L'homme ou la femme providentielle que certains espéraient ne s'est pas imposé", ont affirmé Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, ainsi que Hervé Morin (Les Centristes), dans une tribune au journal Le Figaro le 5 juillet, où ils réclament l'organisation, "dès que possible", d'une primaire.

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