Législatives : pas de majorité absolue pour Emmanuel Macron, la NUPES perd son pari, score historique pour le RN
Séisme politique en forme de désaveu pour Emmanuel Macron, avec une configuration inédite sous la Vème République : pas de majorité absolue pour le parti présidentiel et des oppositions a priori inconciliables. Le suivi des élections législatives, depuis les résultats du dimanche 19 juin à 20 heures.
28 juin - 19h : Sans surprise, Yaël Braun-Pivet a été élue présidente de l'Assemblée nationale, son groupe parlementaire étant le plus important. Ancienne présidente de la commission des lois, elle est la première femme à accéder à ce poste. "Qu’il est long et sinueux, le chemin de l’égalité entre les hommes et les femmes", a-t-elle déclaré dans son discours. Elle avait quitté dimanche le ministère des Outre-mer qu'elle occupait depuis la nomination du gouvernement Borne. Elle s'était portée candidate au perchoir suite à la défaite de son prédécesseur Richard Ferrand au second tour des dernières législatives.
22 juin - 13h : Olivier Marleix, réélu député de la 2ème circonscription d'Eure-et-Loir, a été élu à la tête du groupe des Républicains à l'Assemblée. Il a obtenu 40 voix, contre 20 pour le jeune Julien Dive, député de l'Aisne, et un vote blanc. Tenant d'une ligne de véritable opposition à Emmanuel Macron, dont il avait dénoncé le "pacte de corruption" dans l'affaire Alstom, il s'était opposé au passe vaccinal. Apprécié de ses collègues, le fils de l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy Alain Marleix jouera un rôle clef dans la nouvelle Assemblée.
20 juin - 16h26 : La Nupes a-t-elle volé en éclats hier à 20 heures ? Jean-Luc Mélenchon a proposé aujourd'hui qu'elle se constitue "comme un seul groupe" à l'Assemblée nationale : en jeu, la place de première force d'opposition, désormais disputée par le Rassemblement national qui a obtenu 89 députés.
"Personne n'avait vu arriver cette situation", a relevé le leader de la France insoumise qui craint la "confusion" potentielle d'un "éparpillement" officialisé.
La réponse n'a pas traîné : cet après-midi, ses (ex-?) alliés, le Parti socialiste, Europe Écologie-les Verts, et le Parti communiste, ont refusé net cette proposition, invoquant l'accord de coalition, qui prévoyait des groupes distincts : . "Pas question de se fondre dans un groupe unique", pour le porte-parole d'EELV Alain Coulombel." "Il n'a jamais été question d'un groupe unique. Il y aura un groupe socialiste à l'Assemblée nationale", avance Pierre Jouvet, porte-parole du PS. "Nous sommes favorables à un intergroupe, mais pas un groupe commun", a souligné un proche du chef communiste Fabien Roussel. "La gauche est plurielle, elle est représentée dans sa diversité à l'Assemblée nationale. C'est une force au service du peuple français. Vouloir supprimer cette diversité est une erreur, et je m'y oppose", a déclaré Valérie Rabault, la présidente du groupe socialiste dans l'Assemblée sortante.
21h20 : Jean-François Copé, ancien ministre et maire de Meaux, a appelé son parti (les Républicains) à former un "pacte de gouvernement" avec la future majorité (relative) macroniste :
1/2Depuis des semaines, je répète qu’un pacte de gouvernement est vital entre Macron et LR afin de lutter contre la montée des extrêmes. L’extrême gauche comme l’extrême droite sont des dangers absolus pour la France. Ils incarnent l’un et l’autre violence, tension et sectarisme.
— Jean-François Copé (@jf_cope) June 19, 2022
2/2 : Chacun est maintenant placé devant ses responsabilités à la sortie de ce désastre électoral pour le Président de la République.
— Jean-François Copé (@jf_cope) June 19, 2022
Sécurité, dépenses publiques, laïcité, réforme de l’Etat, il appartient aujourd’hui à la droite républicaine de sauver le pays !
21h15 : Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, battue dans l’Essonne, et Brigitte Bourguignon, ministre des Solidarités et de la Santé, défaite dans le Pas-de-Calais, devront quitter le gouvernement. Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, l'emporte de justesse à Paris.
21h : Jean-Luc Mélenchon proclame la "déroute totale du parti présidentiel" et souligne que le score total de la Nupes n’est pas encore connu, émettant l'hypothèse d'un résultat final plus favorable que les premières estimations. "Aucune majorité ne se présente", souligne-t-il, se réjouissant de la défaite de "l'éborgneur" Christophe Castaner notamment. "Je change de poste de combat", lance le chef de la France insoumise, pour qui "le grand jaillissement de la France a un visage, celui de l’Union populaire".
20h40 : « La première place, mais une première place décevante », a reconnu Eric Dupond-Moretti sur BFMTV. « Nous n’aurons pas la majorité absolue», concède le garde des Sceaux sur BFM TV, envisageant « une forme d’ouverture et de souplesse », pour la future majorité - qui y sera contrainte, de fait...
20h30 : Piliers de la macronie, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale sortante (6ème circonscription du Finistère), et Christophe Castaner, président du groupe LREM (2ème circonscription des Alpes de Haute-Provence) sont battus et ne siègeront pas dans la nouvelle assemblée.
Les ministres Damien Abad (5ème circonscription de l'Ain) et Olivier Véran (1ère circonscription de l'Isère) sont eux réélus et pourront donc rester au gouvernement.
20h : Camouflet pour Emmanuel Macron qui malgré son appel solennel de la semaine dernière n'obtient pas de majorité absolue à l'Assemblée : 210 à 250 sièges pour "Ensemble!", il s'en faut donc de beaucoup (la majorité absolue est à 289 sièges). La Nupes, alliance des gauches radicales, obtiendrait 150 à 180 sièges selon les premières estimations. Un pari perdu pour Jean-Luc Mélenchon, avec un nombre non négligeable de députés mais pas de majorité et un score relativement modeste pour une union de (presque) toutes les gauches. Avec 60 à 70 sièges, la droite LR-UDI sera incontournable car il s'agit du seul groupe politique d'importance qui puisse former des majorités de circonstance en étant allié du bloc macroniste. Enfin, le Rassemblement national déjoue les pronostics avec un score historique : 80 à 100 députés devraient faire leur entrée au Palais-Bourbon sous ses couleurs, formant un groupe environ trois fois plus grand que celui de 1986 (Front national).
19h30 : Selon l'IFOP, le taux d'abstention devrait s'élever à 54%, légèrement supérieur à celui du premier tour.
17h : Le taux de participation à 17h s'élève à 38,1%, en légère baisse par rapport au premier tour.
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