Les cercueils vides de Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz entreront au Panthéon

Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, deux figures illustres de la Résistance, entreront au Panthéon le 27 mai. Mais, à la demande de leurs familles, leurs corps ne seront pas exhumés de leur dernière demeure.

Conformément à la volonté de François Hollande, deux femmes, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz vont entrer au Panthéon à Paris. Simplement, il s'agira de cénotaphes: en effet les cercueils de ces deux illustres résistantes qui seront placés dans les caveaux de monument ne contiendront pas les dépouilles des deux femmes, à la demande des familles respectives. A la place des dépouilles, il y aura une petite urne avec de la terre prélevée sur les tombes des deux femmes.

"Nous sommes très heureux que Germaine entre au Panthéon", explique Emilie Sabeau-Jouannet, la nièce de Germain Tillion, au journal Le Progrès, "mais nous ne tenons pas à ce que son corps quitte la tombe familiale, je souhaite qu’elle ne soit pas séparée de la famille". La dépouille de cette pionnière de l'ethnologie, survivante du camp de Ravensbrück, décédée centenaire le 19 avril 2008, restera donc au cimetière de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne).

Il en va de même pour son amie Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce du général de Gaulle, qui avait fait le souhait d'être inhumée auprès de son mari Bernard Anthonioz à Bossey, en Haute-Savoie. Décédée le 14 avril 2002, elle fut résistante au sein du réseau Défense de la France pendant la Seconde guerre mondiale puis longtemps la présidente du mouvement Agir tous pour la dignité-Quart monde, qui lutte pour l'éradication de l'extrême pauvreté.

L'Elysée a pris acte de ces volontés famillilale avec "une grande compréhension". Les cercueils vides des deux femmes entreront au Panthéon le 27 mai, en compagnie de deux autres "entrants", Pierre Brossolette, grande figure de la Résistance, et l'ancien ministre Jean Zay, assassiné par la milice française en 1944.

D'autres personnalités ayant marqué l'Histoire sont également entrées au Panthéon sans leur dépouille. C'est le cas par exemple du pilote et romancier Antoine de Saint-Exupéry, dont le corps n'a jamais été retrouvé, ou de Jean Moulin, dont les cendres présumées reposent dans le monument. Plus récemment, le poète et homme politique Aimé Césaire, enterré en Martinique, a été "panthéonisé" par Nicolas Sarkozy en 2011 mais sa dépouille est restée sur son île natale.