Les enseignants rejettent largement François Hollande

Plébiscité par les enseignants lors de l'élection présidentielle de 2012, François Hollande aurait depuis perdu une large part de son assise électorale dans le monde de l'éducation. Un désamour qui ne semble toutefois pas profiter à ses rivaux.

François Hollande et plus largement la gauche sont-ils en train de perdre l'électorat enseignant? C'est en tout cas ce que semble indiquer un sondage Opinion Way publié vendredi 24 par Le Figaro. Si l'élection présidentielle "devait avoir lieu demain", ils ne seraient que 21% à voter pour le président actuel qui avait pourtant attiré 44% des voix du monde enseignant en 2012 (23 points). Un désamour inquiétant chez un électorat traditionnellement acquis à la gauche mais que les réformes du collège et des programmes semblent avoir braqué.

Ce serait donc bien la politique éducative de l'exécutif qui serait mise en cause. Pour preuve, la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem est tout aussi touchée que le président de la République puisque tous deux recueillent une large majorité d'opinions défavorables. Au total, les enseignants sont ainsi 77% (pour la ministre) et 76% (pour le président) à émettre un avis négatif à leur sujet. Les réformes du collège et des programmes, avec respectivement 75% et 70% de mécontents, cristallisent ainsi la fronde des enseignants.

Et si les socialistes semblent payer cash leur politique éducative, les autres partis semblent également peiner à convaincre. Mis à part François Bayrou qui enregistre un bond de 10 points d'intentions de vote (26%), les autres formations stagnent, ou presque. Le parti Les Républicains de Nicolas Sarkozy ne progresse ainsi pas d'un iota et reste à 13%, soit son score de 2012, tandis que le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon ne gagne quant à lui que trois petits points (18%). Enfin, le Front national, qui fait pourtant de plus en plus d'entrisme dans l'enseignement, n'en profite pas non plus et, bien qu'attirant 2% des sondés supplémentaires, reste à 6% seulement des intentions de vote.