Lima : Hollande et Humala célèbrent le succès de la COP21

Dans le cadre de sa tournée en Amérique latine, François Hollande s'est rendu mardi au Pérou. A cette occasion, le chef de l'Etat et le président péruvien, Ollanta Humala, se sont félicités d'avoir contribué ensemble au succès de la COP21 à Paris puis, ont signé en parallèle une vingtaine d'accords afin de renforcer les liens scientifiques, universitaires et culturels qui unissent la région à la France.

Les présidents français et péruvien François Hollande et Ollanta Humala se sont félicités mardi 23 à Lima d'avoir contribué ensemble au succès de la COP21 en décembre à Paris, permettant d'approfondir les liens économiques, scientifiques ou universitaires entre leurs pays.

Peu après son arrivée dans la capitale péruvienne pour une visite éclair d'à peine 24 heures, le chef de l'Etat français a exprimé sa "reconnaissance" à son homologue péruvien dont le pays avait assuré, juste avant la France, la présidence annuelle de la conférence mondiale sur le climat de l'ONU. Quant à Ollanta Humala, à ses côtés pour une déclaration commune, il a célébré un "partenariat stratégique" entre les deux pays qui a permis de "poser les jalons" de l'accord de Paris.

Après avoir visité deux territoires d'outre-mer français du Pacifique sud, François Hollande a entamé mardi au Pérou une tournée en Amérique latine qui le conduira mercredi en Argentine et jeudi en Uruguay, cinquante-deux ans après celle, historique et triomphale, du général de Gaulle. Celui-ci entendait défier les Etats-Unis sur leur chasse-gardée d'Amérique latine. L'ambition cette fois est plus mesurée. Il s'agit, selon l'Elysée, de "réinvestir la la politique étrangère française" en Amérique latine. Mais l'objectif est surtout de renforcer les liens scientifiques, universitaires et culturels qui unissent la région à la France.

Une vingtaine d'accords ont été signés en présence des deux chefs d'Etat ou en marge de leur visite dans des domaines aussi divers que le changement climatique, la biodiversité, la reconnaissance mutuelle des diplômes, la coopération universitaire et scientifique ou les bourses étudiantes. Des sources diplomatiques péruviennes ont évoqué aussi la possibilité de nouer des contrats autour de la construction de lignes du métro de Lima.

Les deux dirigeants ont signé par ailleurs une "déclaration conjointe" qui balaie l'ensemble des sujets de la coopération bilatérale comme le narcotrafic, fléau de l'Amérique latine, le Pérou étant l'un des principaux producteurs mondiaux de cocaïne. "La déclaration conjointe servira de feuille de route pour établir une association privilégiée dans les domaines du dialogue politique, de la coopération scientifique et technique", a précisé le ministère péruvien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Accompagné d'une délégation d'une cinquantaine de chefs d'entreprise dans les secteurs de l'énergie, l'aéronautique, les transports ou encore l'agroalimentaire, François Hollande devait participer dans l'après-midi, avec M. Humala, à un forum économique franco-péruvien.

Les échanges économiques entre les deux pays ont fortement progressé ces dernières années, notamment dans le domaine des satellites, avec un bond de 30% des exportations françaises l'an dernier. Les investissements français au Pérou ont totalisé 220 millions de dollars en 2015, essentiellement dans les secteurs du pétrole, des transports, des mines, du commerce et des finances, avec des échanges commerciaux autour de 632 millions de dollars.

Lima et Paris ont resserré leurs liens sous le mandat d'Ollanta Humala, qui s'achève cette année, avec l'achat par le Pérou de matériel militaire, ainsi que d'un satellite français d'observation terrestre pour un investissement de 205 millions de dollars. Ce satellite, le premier du pays latino-américain, sera lancé dans l'espace en mai prochain avec comme principal objectif d'améliorer la lutte contre le trafic de drogue et l'activité minière illégale.

"Le Pérou est entré dans l'ère spatiale grâce à la France", a souligné mardi le président péruvien. Ancien colonel, attaché militaire en France en 2003, M. Humala concède une admiration pour Napoléon Bonaparte. Il avait effectué une visite d'Etat de cinq jours à Paris en juin 2014.