Loi Travail : la situation des frondeurs doit être clarifiée, estime Jean-Marie Le Guen
Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, a appelé ce jeudi 12 sur iTÉLÉ à "clarifier" la situation des frondeurs au PS, dont certains ont tenté de déposer une motion de censure de gauche contre le gouvernement sur le projet de loi Travail. "Je pense que c'est allé trop loin. Je suis témoin de l'exaspération de l'énorme majorité de députés socialistes qui ne comprennent pas cette absence de fraternité, de solidarité, de parlementaires qui font de la flibuste", a dit M. Le Guen.
"Je pense que les choses, à un moment ou un autre, doivent être clarifiées", a-t-il poursuivi, se "tournant vers ceux qui sont en responsabilité pour voir ce qu'il convient de faire" tout en refusant d'appeler explicitement à exclure les parlementaires frondeurs du groupe PS, voire du PS. Les frondeurs, et notamment les 23 députés PS qui ont signé mercredi 11 le projet de "motion de censure de gauche" contre le gouvernement, "concilient" d'après Jean-Marie Le Guen "la présence parfois confortable à l'intérieur d'un grand parti et la facilité qui consiste à voter presque tout le temps contre les orientations et les décisions de ce parti".
"Pour nous-mêmes, la question des règles collectives se pose", a poursuivi le ministre, ajoutant aussitôt que ce n'était pas son "rôle en tant que ministre du gouvernement de poser la question". Doivent-ils être "virés" du groupe PS voire du PS? "Ce n'est pas dans mes fonctions personnelles" que d'appeler à cela. "Ce n'est pas une question anodine", a-t-il poursuivi, mais "ce n'est pas à moi d'apporter la réponse." Les frondeurs "qui votent pratiquement systématiquement depuis 2012 contre le gouvernement (...), je ne vais pas vous dire qu'il sont dans la majorité, je ne le crois pas, je ne le constate pas." Pour M. Le Guen, cette "fronde" au Palais Bourbon s'explique par cette gauche qui "se trouve d'autant plus belle qu'elle se situe dans son indignation, sans assumer la difficulté de la gestion du pays".
Alors que quatre anciens ministres, Benoît Hamon, Aurélie Filippetti, Thomas Thévenoud (tous trois PS ou ex-PS) et Cécile Duflot (écologiste) figuraient parmi les signataires de ce projet de motion de censure, M. Le Guen y a vu "une génération qui n'a pas été capable d'assumer les responsabilités dont je parle. C'est un échec collectif et douloureux. Ces personnalités n'ont pas été capables d'assumer les contradictions du pouvoir."
Sur Europe-1, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a jugé que les cosignataires PS du projet de motion de gauche ont pris "une responsabilité lourde, très lourde". Faut-il des sanctions? "Le PS a des règles, il y a des instances au PS, ça, ça nécessite des votes", a répondu le ministre de l'Agriculture. Pour lui, si ces députés "s'en vont, ce serait la logique. Parce que le fait d'être au PS garantit quand même pour beaucoup les possibilités d'être élu. On ne peut pas toujours contester le PS et le gouvernement et en même temps être dans cette situation où lorsqu'on se présente, on se présente avec une étiquette".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.