Loi Travail : les jeunes retournent battre le pavé

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 17 mars 2016 - 12:53
Image
Lycéens grève loi travail paris
Crédits
©Eric Feferberg/AFP
Huit jours après une première mobilisation aux côtés des salariés, étudiants et lycéens sont appelés à descendre à nouveau dans la rue ce jeudi.
©Eric Feferberg/AFP
Huit jours après une première mobilisation aux côtés des salariés, étudiants et lycéens sont appelés à descendre à nouveau dans la rue ce jeudi pour dire non au projet de loi travail, même dans sa version remaniée par le gouvernement.

Si le gouvernement se dit désormais confiant d'avoir une majorité pour son projet, les opposants à cette réforme du code du travail entendent maintenir la pression, à peine plus d'un an avant la présidentielle.

"L'enjeu c'est de massifier la mobilisation côté jeunes, aussi bien en AG que dans la rue, avant de rejoindre les salariés le 31 mars", a expliqué à l'AFP William Martinet, le président de l'Unef, premier syndicat étudiant.

Il dit attendre au moins le même nombre de jeunes dans les rues que le 9 mars, lorsque 100.000 d'entre eux avaient défilé partout en France aux côtés de 400.000 salariés, selon les chiffres de l'Unef. Les autorités, elles, avaient comptabilisé 224.000 personnes au total.

A Paris, le cortège partira à 13H30 de la place de la République pour rallier la place d'Italie, en passant par Bastille.

"On a besoin d'un retrait pour avoir des discussions sereines", a souligné le président de l'Unef jeudi matin sur France 2, qui s'indigne de la fermeture administrative de deux sites universitaires, à Paris-I et Bordeaux, "afin que les AG ne puissent pas se tenir" selon lui. "Ce n'est pas acceptable".

La version revue et corrigée du projet présentée lundi par le Premier ministre Manuel Valls n'a pas eu raison de la colère de toutes les organisations de jeunesse, mais la Fage a jugé, elle, qu'elle permettait "la poursuite du dialogue", et n'appelle pas à la mobilisation.

Un point en particulier a convaincu le deuxième syndicat étudiant: la garantie jeunes, un dispositif d'accompagnement renforcé vers l'emploi, qui va devenir un droit pour tous les jeunes sans emploi ni formation.

Mais, pour les contestataires comme l'Unef, "l'universalité" de cette mesure "reste un mot creux" car la mettre réellement en oeuvre pour les 900.000 jeunes concernés coûterait de 4 à 5 milliards d'euros, qui ne sont pas budgétés, selon William Martinet.

Mardi, 22 organisations de jeunesse ont réclamé "le retrait sans condition de ce projet de loi régressif" et ont promis une mobilisation sur le long terme, notamment avec une journée d'action le 31 mars, date prévue pour la nouvelle journée de grève contre ce texte.

"La manifestation, c'est le geste le plus visible", explique Naïm Shili, le vice-président de l'UNL, qui s'attend également à des blocages d'établissements. Ce syndicat lycéen suggère l'organisation d'assemblées générales le matin devant les lycées, "pour expliquer les raisons du mouvement".

Les barrages mis en place dans les établissements seront "filtrants", explique Pierre Monquet, vice-président du SGL, un autre syndicat lycéen. "Ceux qui veulent aller en cours peuvent y aller et nous négocions avec les directions afin que les grévistes ne soient pas notés comme absents".

Du côté des professeurs, l'intersyndicale opposée à la réforme du collège a elle aussi appelé à "rejoindre les manifestations et initiatives" prises par les jeunes "pour le retrait de la loi El Khomri".

L'intersyndicale, où figure le Snes, premier syndicat dans le secondaire, entend réitérer son opposition totale à la réforme du collège, portée par la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem.

Pendant sa campagne, le candidat François Hollande avait promis de faire de la jeunesse une priorité de son quinquennat. Une promesse que lui rappellent à l'envi les organisations de jeunes. Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le 24 mars, et le gouvernement espère faire passer le texte d'ici l'été.

La jeunesse dans la rue, l'épouvantail du pouvoir. Le souvenir du Contrat première embauche (CPE) - censé aider à combattre le chômage des jeunes - n'est pas si loin: en 2006, sous la droite, le gouvernement Villepin avait dû plier face à la fronde.

À LIRE AUSSI

Image
Manifestations loi travail jeunes
Loi Travail : les jeunes à nouveau dans la rue ce jeudi
Une partie des syndicats étudiants et lycéens appellent ce jeudi à la manifestation contre le projet de loi El Khomri. La version remaniée par le gouvernement n'a pas ...
17 mars 2016 - 08:21
Politique
Image
Un code du travail.
Projet de loi travail remanié : le détail des modifications
des modifications ont été apportées lors la présentation de la nouvelle version de l’avant-projet de loi El Khomri, amendé sous la pression des syndicats et de la rue....
16 mars 2016 - 16:42
Politique
Image
Emmanuel Macron en conférence à Bercy le 15 octobre.
Macron sur la loi Travail : "continuer à expliquer" pour "aller plus loin"
La reprise est là, notamment grâce à l'action du président et du gouvernement, mais il ne faut pas s'arrêter au milieu du gué. Voilà en substance le message délivré ce...
16 mars 2016 - 09:54
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.