LR : Juppé veut "un débat" sur la ligne du parti après les régionales
L'ancien Premier ministre Alain Juppé a estimé ce lundi 7 que Les Républicains devraient ouvrir, après le deuxième tour des élections régionales, un "débat" sur la "ligne" du parti qui, selon lui, n'est "pas audible", notamment face au FN.
Y a-t-il un problème de ligne chez LR? "Bien sûr, bien sûr", a répondu Alain Juppé à la presse, au sortir du bureau politique du parti. "Au lendemain de l'élection, après le deuxième tour, il va falloir que nous ouvrions un débat sur la situation actuelle qui fait que -soyons lucides- nous ne sommes pas audibles", a poursuivi le maire de Bordeaux, candidat à la primaire de la droite et du centre en vue de 2017.
"Quand nous essayons d'expliquer aux Français que le Front national n'apporte aucune solution crédible à leurs légitimes attentes, que ce soit sur la sécurité, le chômage, aujourd'hui nous ne sommes pas audibles. (...) Quelle ligne prendre? Je pense que c'est un vrai débat qu'il faudra avoir le moment venu".
"Il ne s’agira pas de se livrer à une introspection masochiste mais de déboucher sur une stratégie de reconquête de la confiance des Français. Il nous reste un an", a renchéri peu après le maire de Bordeaux dans un billet de blog intitulé "le sens des responsabilités".
Auparavant, "il faut réussir le deuxième tour". Or pour la droite, "il n'a jamais été question de fusion, le problème ne se pose nulle part. La seule question qui se pose est en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon: retrait ou pas retrait. Et nous avons été quasi unanimes à dire qu'il ne fallait pas se retirer".
"Nous avons fait campagne pendant des semaines et des semaines pour dénoncer la mauvaise gestion des équipes socialistes à la tête des régions, et pour dénoncer aussi la politique gouvernementale. Si nous ne voulons pas tomber sous le coup d'accusations de magouilles partisanes, on ne va pas changer d'avis du jour au lendemain", a-t-il argumenté.
"Deuxièmement, nous ne sommes pas maîtres des voix de nos électeurs, et quelle que soit la position que nous prenions, nous risquerions d'avoir la double peine, c'est-à-dire le retrait et malgré tout le succès du Front national. Enfin, je pense qu'il ne serait pas de bonne méthode de disparaître du Conseil régional pendant six ans", a-t-il développé.
"Ces arguments ont convaincu la quasi unanimité des responsables de notre mouvement à l’exception de Jean-Pierre Raffarin et de (Nathalie Kosciusko-Morizet), dont je respecte les raisons sans pour autant, et pour une fois, les partager."
"Il est clair que cette position de maintien ne saurait faire jurisprudence pour d’autres élections aux modalités de scrutin différentes", a-t-il pris soin de préciser. En février dernier à l'occasion d'une législative partielle dans le Doubs, l'ancien Premier ministre avait appelé à "faire barrage au FN" et à voter pour le candidat PS. En septembre 2013, toujours sur son blog, il expliquait qu'en cas de duel FN-PS, il voterait blanc.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.