Marine Le Pen exhorte ses militants à aller "chercher la victoire" en 2022

Auteur:
 
Par Anne RENAUT - Perpignan (AFP)
Publié le 04 juillet 2021 - 02:01
Mis à jour le 05 juillet 2021 - 15:58
Image
Marine Le Pen à Perpignan le 3 juillet 2021
Crédits
© RAYMOND ROIG / AFP
Marine Le Pen à Perpignan le 3 juillet 2021
© RAYMOND ROIG / AFP

Marine Le Pen, réélue sans surprise dimanche à la tête du Rassemblement national, a exhorté ses militants réunis en congrès à Perpignan à "aller chercher la victoire" à la présidentielle, sans évoquer sa défaite aux régionales qui a généré des questionnements.

"Une victoire contre tout un système coalisé se bâtit, se construit, se conquiert et cette victoire, nous allons la chercher", a lancé la candidate à l'Elysée au millier de militants qui scandaient "Marine présidente".

"Nous ne reviendrons pas au Front national", a-t-elle affirmé en souhaitant continuer à "ouvrir" son parti à d'autres forces politiques, derrière un pupitre où était écrit "s'unir pour la France". Marine Le Pen avait rebaptisé en 2018 le Front national en Rassemblement national dans le but d'en faire un parti de gouvernement.

Avant son discours, elle s'était dite "extrêmement combative et déterminée" et pas du tout "découragée" après l'échec aux régionales, qui a pourtant suscité des critiques en interne et à la périphérie du parti sur son fonctionnement, son implantation locale, ou sa ligne de "normalisation".

Réélue pour un quatrième mandat avec 98% des voix, elle a aussi assuré que sa ligne de rassemblement "était parfaitement validée" par les nouvelles instances, présentées dimanche, qu'elle a "féminisées" et ouvertes à des "personnalités d'ouverture" comme l'ex-LR Jean-Paul Garraud, qui entre au bureau exécutif (direction) du parti.

- "Paix civile" -

Elle a souhaité porter un "projet de paix civile" et être la candidate "des solutions concrètes" car "il n'y a pas de bonheur possible si le pays s'efface ou pire s'effondre", a-t-elle lancé dans une allusion au potentiel candidat en 2022 Eric Zemmour dont elle conteste la "croyance dans la guerre civile".

"Jamais nous ne mettrons un genou à terre", a-t-elle conclu en référence à la bataille électorale à venir. Ce geste est devenu le symbole de l'opposition aux discriminations raciales.

"Rien n'est perdu, il y a encore un chemin" vers la victoire, avait assuré samedi le numéro deux du parti Jordan Bardella, très applaudi et devenu dimanche le "premier vice-président" du parti. Il sera amené à ce poste à remplacer en septembre Marine Le Pen à la tête du RN le temps de la campagne présidentielle.

Le maire de Perpignan Louis Aliot, qui convoitait aussi cette fonction, a été nommé vice-président tout comme le maire d'Hénin-Beaumont Steeve Briois.

La dirigeante d'extrême droite a dénoncé à nouveau "le joug de plus en plus lourd" de l'Union européenne et son "pacte de submersion" migratoire.

Elle a aussi attaqué Emmanuel Macron qui croit "pouvoir s'exhiber avec des délinquants torse nu" et "désacralise le palais Élysée" dont il fait, selon elle, "une boîte de nuit interlope".

- "Resserrement" -

Jordan Bardella a été le mieux élu au conseil national ("parlement" du parti), devant Louis Aliot, Steeve Briois, l'eurodéputé Nicolas Bay et le maire de Fréjus David Rachline.

Le bureau national (BN, direction élargie) est porté de 40 à 45 membres, dont deux invités permanents qui n'ont pas leur carte au RN: le président du parti localiste Hervé Juvin et l'ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani.

Le parti compte désormais six porte-paroles, au lieu de trois auparavant, dont Julien Odoul, ex-tête de liste pour les régionales en Bourgogne-Franche-Comté.

Le discours de Marine Le Pen "n'était pas très mobilisateur, et fait comme s'il ne s'était rien passé" aux régionales dont le RN est une nouvelle fois sorti bredouille et avec 30% d'élus régionaux en moins, a estimé le politologue Jean-Yves Camus.

Quant à la nouvelle direction, il voit "un resserrement autour des conseillers habituels de Marine Le Pen" et "personne qui porte une ligne d'opposition". "On est plus dans l'enfermement clanique que dans l'ouverture", a persiflé un cadre du parti.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a estimé sur Radio J qu'il n'y avait "pas de ligne" au RN quand Marine Le Pen dans une usine tient "un discours quasi trotskiste" et ensuite explique "qu'il faut rembourser la dette", ou quand elle ne veut "plus sortir de l'UE" après avoir "fustigé l'Europe en permanence".

À LIRE AUSSI

Image
Florian Philippot
Le Défi de la vérité : Florian Philippot, souverainiste libéré
On l'avait un peu perdu de vue depuis les européennes, mais à la faveur de la crise sanitaire, le président des Patriotes s'est révélé un pourfendeur percutant de la g...
19 janvier 2021 - 22:22
Opinions
Image
Nicolas Dupont-Aignan au Défi de la vérité
Nicolas Dupont-Aignan au Défi de la vérité : "leur rêve, c'est la Chine"
Nicolas Dupont-Aignan a relevé le défi ! Maire de Yerres et député français depuis plus de vingt ans, il a annoncé très tôt, en septembre dernier, sa candidature à l'é...
09 avril 2021 - 14:30
Vidéos
Image
son forget
Joachim Son-Forget : le grand Défi de la vérité
Joachim Son-Forget a relevé le défi ! Médecin radiologue, député des Français de l'étranger (pour les résidents en Suisse et au Liechtenstein, élu en 2017), il avait f...
18 juin 2021 - 14:17
Vidéos

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.