Port du masque, vaccination, certificat covid de l'UE : une histoire sans fin ?

Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 23 juin 2022 - 17:55
Image
Alain Fischer, lors de l'audition de l'OPECST au Sénat le 24 mai 2022
Crédits
Neyer Valeriano, pour FranceSoir
Alain Fischer, lors de l'audition de l'OPESCT au Sénat, le 24 mai 2022.
Neyer Valeriano, pour FranceSoir

Plus besoin de déguisement, les masques sont tombés ! Enfin, c'était sans compter sur le concours d'Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, revenu sur scène ce mercredi 22 juin. Le port du masque dans les transports et la quatrième dose, ça se "discute sérieusement", dit-il comme pour remettre deux sous dans la musique, alors que les discussions sur la "loi Covid" du gouvernement sont encore en suspens.

La chenille redémarre

Le 16 mai dernier, le port du masque n’était plus obligatoire dans les transports (il le restait uniquement dans les établissements de santé). Un peu plus d'un mois plus tard, tandis que les cas et les tests Covid sont remis en avant par la presse, Alain Fischer s’exprime sur le plateau de Télématin pour prêcher la bonne parole. L'arrivée de l'été — aidée par les législatives — a changé le gouvernement, mais pas Alain Fischer. Selon lui, le retour du masque dans les transports en commun "se discute sérieusement".

Et ce n'est pas la variole du singe qui l'effraie, mais bien "la prochaine vague épidémique du Covid, alimentée par le variant BA.5". S’adressant aux personnes les plus fragiles, le médecin considère que "dans les transports collectifs, c'est probablement raisonnable". "En faisant le petit effort de porter le masque, on contribue à protéger les personnes fragiles", assure-t-il comme par dogmatisme. Et le gouvernement en a pris bonne note, puisque la nouvelle porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, annonçait le 23 juin : "On ne s'interdit rien. Si cette question devait se poser, c'est avec les autorités sanitaires que nous prendrions des décisions."

Pendant ce temps, une étude publiée dans la revue médicale américaine Medicine avance que les masques auraient eu l’effet inverse à celui recherché : ils contribueraient en fait à une "menace encore inconnue" plutôt qu’à une véritable protection. Comme dit le professeur, "ça se discute sérieusement".

Lire aussi : Les masques sont responsables d’un plus grand nombre de décès Covid, selon une étude

Une quatrième dose en quatrième vitesse

Et quand il s'agit de "freiner le rebond épidémique", Alain Fischer a plus d'un tour dans son sac. En plus des masques, il estime qu’il faut accélérer la vaccination aux plus de soixante ans. Selon lui, la quatrième dose (ou "deuxième dose de rappel", selon les écoles) pour les personnes de 60 à 79 ans est une solution envisageable.

"Une personne sur cinq éligible chez les 60 à 79 ans n'a pas reçu cette dose", s'inquiète-t-il avant d'ajouter qu'il "serait très utile pour ces personnes qu'elles reçoivent le plus rapidement possible un second rappel, parce qu'en une semaine environ, elles récupéreront un meilleur niveau de protection". Jusqu'à quand ? Le professeur ne le dit pas.

Lire aussi : D'où vient le "déficit immunologique" qui envoie les vaccinés à l'hôpital?

"Loi covid" et planning ministériel chamboulé

Si les scientifiques reprennent du service sur les plateaux télévisés, les décisions sont encore entre les mains du gouvernement. Mais pour l'instant, chamboulé par des législatives au goût amer — en tout cas pour le parti présidentiel, ce dernier peine à sortir la tête de l'eau.

Lire aussi : Législatives: pas de majorité absolue pour Emmanuel Macron, la NUPES perd son pari, score historique pour le RN

Le 8 juin dernier, Olivia Grégoire avait promis de soumettre au Conseil des ministres un texte de loi sur le Covid. Mais les ministres changeant, ledit Conseil (qui devait avoir lieu le mardi 21 juin) a finalement été repoussé jusqu’au 28 juin. Quoi qu'il en soit, si la France est aujourd'hui contrainte de gérer des problèmes intérieurs plus urgents, tout laisse penser que le sujet du Covid reviendra bientôt nous hanter. D'ores et déjà, l'OMS prépare un traité international sur les pandémies, et le prophète Bill Gates annonce un "variant beaucoup plus mortel".

Lire aussi : Covid: Bill Gates alerte sur l’arrivée d'un nouveau variant "encore plus mortel"

De son côté, le Parlement européen continue sur sa lancée. Le 23 juin, les eurodéputés votaient pour ou contre l’extension du certificat covid numérique de l’Union européenne : 483 d'entre eux ont approuvé le prolongement du passe sanitaire européen, sur un total de 591 votants.

Finalement, si le vote des Français traduit bien une certaine lassitude politique, il y a fort à parier que le gouvernement d'Emmanuel Macron porte davantage son attention sur la dimension internationale des futures décisions. C'est en tout cas la thèse que soutient Eric Verhaeghe. Reste à savoir si les oppositions parviendront à recentrer le débat sur la politique intérieure en portant la voix des Français plutôt que celle de l'Europe. Les débats s'annoncent laborieux.

À LIRE AUSSI

Image
Karl Lauterbach, ministre de la santé allemand
Effets secondaires des vaccins : le ministre de la Santé allemand avoue à demi-mot
Karl Lauterbach, ministre de la Santé allemand, est revenu sur ses propos concernant les potentiels effets secondaires de la vaccination anti-Covid, et leur gravité. L...
23 juin 2022 - 16:25
Société
Image
Eric Verhaeghe était sur le plateau de FranceSoir le 16 juin 2022.
"Ce qui tue ce pays, c'est l'entre-soi des élites" Éric Verhaeghe
Éric Verhaeghe, ancien haut fonctionnaire et éditeur du Courrier des stratèges, revient sur notre plateau pour un Entretien essentiel sur le sujet des élections législ...
17 juin 2022 - 17:57
Vidéos
Image
La psychologie d'Emmanuel Macron
"Leader affaibli" et "France ingouvernable", la presse étrangère commente les législatives
"La France est entrée en terre inconnue". Peu après le résultat des élections législatives du 19 juin, la presse internationale a pointé la défaite "cuisante" d’Emmanu...
21 juin 2022 - 16:50
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.