Michel Barnier, à peine arrivé, déjà menacé
Premier ministre surprise, en dépit des résultats des législatives, Michel Barnier a constitué un gouvernement exclusivement composé de Républicains et de macronistes. Il a présenté ses objectifs et sa méthode de travail, avant de tenir un premier conseil avec ses ministres lundi soir. Quelles impressions a-t-il laissées avec tout ça ?
« Ce gouvernement sera républicain, progressiste et européen », et aura pour mission « d’agir plus que de communiquer », clamait le successeur de Gabriel Attal, réputé pour être plutôt discret. Qu’est-ce que ça veut dire ?
Au journal du 20h de France 2, dimanche soir, il présentait quelques points forts de son programme. D’abord, comme le rapporte LCP, il promet de ne « pas alourdir encore l'impôt sur l'ensemble des Français », mais envisage que « les personnes les plus fortunées participent à l'effort national », via des « prélèvements ciblés ». Il a aussi expliqué vouloir améliorer la réforme des retraites, et assuré vouloir préserver intégralement les « grandes lois » sociales, par exemple celles sur l'interruption volontaire de grossesse ou l'assistance médicale à la procréation. Concernant l’immigration, « il y aura des mesures pratiques comme tous nos voisins en prennent » pour « maîtriser et limiter une immigration qui devient souvent insupportable et qui conduit à ne pas bien accueillir ceux qu'on accueille ».
En somme, des déclarations mesurées qui ont pour objectif de rassurer la gauche, sans perdre la droite. Une sorte de « en même temps » cher à notre président. Eric Coquerel (LFI) a rapidement réagi à ces annonces, attendant de voir « si ce gouvernement tient les timides promesses de Monsieur Barnier ». De son côté, Marine Le Pen livrait sa propre analyse : « [ce gouvernement - ndlr] est transitoire. […] La grande alternative que nous proposons, nous allons continuer à nous préparer pour permettre à la France de se rebeller ». Le parti de Jordan Bardella attend notamment d’en savoir plus sur la position du gouvernement concernant le budget.
Ce qui est sûr, c’est que Michel Barnier, comme ses prédécesseurs, marche sur un fil. Il livrera sa déclaration de politique générale le 1er octobre, devant l’Assemblée nationale, mais la gauche prévoit déjà de déposer une motion de censure contre lui. Si le RN se joint au NFP, Michel Barnier ne pourra que se plier à leur volonté, étant donnée la composition actuelle de l’hémicycle, qui n’est pas en sa faveur.
D’autant que les derniers sondages commandés par Public Sénat ne sont pas rassurants. « 61% des Français pensent qu’Emmanuel Macron va gouverner », alors que « 75 % d’entre eux sont mécontents » du président. Bref, ça promet, mais ne va peut-être pas durer.
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