Pap Ndiaye est fait ambassadeur de la France au Conseil de l'Europe par Macron

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France-Soir
Publié le 27 juillet 2023 - 15:00
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Pap Ndiaye, ministre de l'Education nationale, à la sortie du Conseil des ministres le 1er juin 2022
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F. Froger / Z9, pour FranceSoir
Pap Ndiaye, ex ministre de l'Education nationale, à la sortie du Conseil des ministres, le 1er juin 2022.
F. Froger / Z9, pour FranceSoir

DÉPÊCHE — Si Emmanuel Macron n'est pas toujours prompt à choisir les nouveaux entrants, il l'est en revanche lorsqu'il s'agit de placer les sortants ailleurs. Une semaine tout juste après avoir quitté le gouvernement, Pap Ndiaye devient ainsi ambassadeur de la France au Conseil de l'Europe. Un poste aux contours flous qui lui impose toutefois un devoir de réserve.

Certains se sont recyclés dans le privé, d'autres dans la politique territoriale, puis il y a ceux qui ont été envoyés dans les plus grandes institutions étatiques ou juridiques par le fait du prince.

Sur son site, FranceInfo rappelle ce que sont devenus les membres du gouvernement sous Macron, après avoir été éjectés. Les deux derniers ministres de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard et Jacqueline Gourault, ont respectivement été envoyés au Conseil constitutionnel en 2019 et en 2022. L'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn a été propulsée par décret à la Cour des comptes en septembre 2022. Défaite aux élections législatives de juin 2022, Brigitte Bourguignon a été nommée inspectrice générale des affaires sociales deux mois plus tard, par décret. Idem pour Amélie de Montchalin, qui a hérité du poste d'ambassadrice auprès de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L'ancienne ministre du Logement Emmanuelle Wargon, quant à elle, a obtenu en août 2022 la présidence de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), une autorité administrative chargée de contrôler les marchés de l'électricité et du gaz.

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Voilà une semaine qu'un énième remaniement a eu lieu, dispersant toujours un peu plus les pions de la Macronie à travers la France, et l'Europe. À peine a-t-il eu le temps d'achever son discours de passation, cédant sa place à Gabriel Attal au ministère de l'Éducation nationale, que Pap Ndiaye a été envoyé au Conseil de l'Europe en tant qu'ambassadeur de la France. Là, il remplace Marie Fontanel, qui avait aussi un joli CV : issue de la promotion Senghor de l'ENA (la même que Macron), elle était passée par le cabinet du président en tant que conseillère santé entre 2017 et 2020.

Représentant permanent de la France auprès du Conseil de l’Europe dès le 1ᵉʳ août, Pap Ndiaye dépendra du ministère des Affaires étrangères et aura pour mission d'assurer l'interface entre les autorités françaises et le Conseil de l'Europe. Il œuvrera pour cela au cœur de la villa Oppenheimer, au 40 rue de Verdun, à Strasbourg.

Bien sûr, cette nomination a fait gronder les oppositions : "Pour remercier Pap Ndiaye de son incompétence au ministère de l’Éducation Nationale : le voilà promu ambassadeur auprès du Conseil de l’Europe pour un emploi quasiment fictif, grassement rémunéré", a martelé la déléguée adjointe du parti Reconquête, Marine Chiaberto.

De son côté, Pap Ndiaye assurait lors de sa passation "quitter le ministère serein" : "J'ai servi du mieux que je pouvais, en y consacrant tout ce que j’avais d’intelligence, d’âme et de cœur, à la cause de l’école."

Juste avant de partir, il faisait éclater la polémique en qualifiant CNews et Europe 1 de médias "contrôlés" par Vincent Bolloré, "un personnage manifestement très proche de l’extrême droite la plus radicale" selon lui. Après avoir encaissé le revers de Laurence Ferrari, qui lui reprochait de donner des "leçons de démocratie depuis son salon cossu des quartiers chics de Paris", il s'était énervé contre le gouvernement : "Qui, parmi eux, a la moindre idée de ce qu’est le racisme ?", s'insurgeait-il, vexé de n'avoir pas été défendu.

Quoi qu'il puisse dire, une fois à son poste au Conseil de l'Europe, il sera tenu au devoir de réserve. Peut-être une manière pour Macron d'acheter son silence.

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