Philippe et Macron "complices des labos et des lobbies" selon Ruffin qui vise Sanofi et le scandale de la Dépakine
Chaude ambiance. François Ruffin, très actif depuis le début de mandature, a de nouveau interpellé le gouvernement mercredi 11 à l'Assemblée lors de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement. Le député de la France insoumise a ainsi dénoncé les liens qu'il estime troubles qu'entretiendraient Emmanuel Macron et Edouard Philippe avec le géant pharmaceutique Sanofi, allant jusqu'à les accuser d'être "complices des labos et de leurs lobbies".
Dans le viseur du député de la Somme, et patron du journal engagé Fakir: la "visite discrète sinon secrète" du Premier ministre au PDG de Sanofi Serge Weinberg, fin juillet, ou encore la "vieille amitié" entre l'homme d'affaires et le président de la République. Des relations mises en parallèle avec une déclaration récente du porte-parole du gouvernement Christophe Castaner qui s'est "fait le porte-parole du groupe pharmaceutique", selon François Ruffin, en estimant qu'il ne faut "pas critiquer les entreprises qui réussissent, comme Sanofi".
"Sanofi (qui) a supprimé 2000 postes de chercheurs en France, 4000 dans le monde. Et en même temps Sanofi (qui) a perçu des centaines millions de crédits impôt recherche. Surtout, on recense environ 14.000 familles victimes de la Dépakine, des milliers d'enfants autistes", a dénoncé l'élu en référence au scandale sanitaire qui frappe Sanofi. Prescrit à des femmes enceintes, la Dépakine a ainsi entraîné des milliers de malformations de fœtus. Sauf que le groupe refuse de payer, se plaçant dans "la même posture que Servier au début du scandale du Médiator", disait un des avocats des victimes au Figaro en juin 2016.
François Ruffin en a ainsi appelé les couple exécutif, mercredi, à "taper du poing sur la table pour que Sanofi indemnise les victimes de la Dépakine et pour qu'on ne (les) soupçonne pas d'être les complices des labos et de leurs lobbies". Et d'éviter que la facture des indemnisations, chiffrée à plusieurs milliards, ne revienne à la charge de l'Etat et donc du "contribuable".
Directement concerné par cette interpellation, le Premier ministre a répondu en balayant les accusations. "J'ai peur monsieur le député qu'une fois de plus vous soyez en train de vous faire un film", a-t-il rétorqué, applaudi par les députés de la majorité. Puis d'ajouter: "Vous êtes en train de considérer qu'il serait normal de dénigrer une entreprise française, une entreprise qui fonctionne bien, qui crée des richesses en France et qui apporte des solutions sur le plan de la santé". Puis de dénoncer le "soupçon" instillé par son interlocuteur avant de conclure: "ce n'est pas parce qu'on crie qu'on a raison. Vous allez vous y faire".
En attaquant ainsi la forme, Edouard Philippe, qui s'est gardé de répondre sur le fond, a toutefois dénoncé dans la foulée François Ruffin via une vidéo diffusée sur son compte Twitter.
Réponse à la réponse d'Edouard Philippe : "Et donc, pour les 14000 familles victimes de la Dépakine, on attend toujours votre réponse..." pic.twitter.com/eVT42pmyEj
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) 11 octobre 2017
Et d'insister au micro de LCP après la séance: "Edouard Philippe biaise avec talent (...). Cela veut dire qu'il va falloir reposer la question jusqu'à ce que ça craque".
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