Plusieurs milliers de "gilets jaunes" à Toulouse, quelques incidents

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Par AFP - Toulouse
Publié le 16 février 2019 - 17:11
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Manifestation de "gilets jaunes", à Marseille, le 9 février 2019
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© GERARD JULIEN / AFP/Archives
Plusieurs milliers de "gilets jaunes" manifestent à Toulouse, le 16 février 2019
© GERARD JULIEN / AFP/Archives

Plusieurs milliers de "gilets jaunes" - 4.000 selon la police - ont manifesté samedi à Toulouse, un des bastions du mouvement, avant des incidents et au moins dix interpellations en fin d'après-midi.

"Seule la mort nous arrêtera", proclamait une banderole en tête de manifestation, quasiment trois mois après le début de la colère populaire des "gilets jaunes".

Les manifestants ont défilé dans le calme et sous un soleil printanier de 14H00 à 16H30 derrière des pancartes comme "fâché mais pas facho" ou encore "Dinosaures capitalistes, tremblez, le monde va changer" et en entonnant les désormais classiques chants anti-Macron dans le centre de la Ville rose.

Puis les premières échauffourées ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre, ces derniers répondant à des jets de projectile par des gaz lacrymogènes, en milieu d'après midi selon un scénario qui se répète de semaine en semaine, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Quelques incidents ont eu lieu à différents endroits à Toulouse avec des tags et appositions d’affiches, des feux de poubelles, une barricade et des jets de projectiles en direction des forces de l’ordre", a confirmé la préfecture dans un communiqué, évoquant "quelques milliers" de manifestants.

A 19H00, les services de l’État recensaient "deux blessés en urgence relative" et 10 interpellations "pour l'instant".

Clément, 23 ans, chômeur, est venu de la région de Rodez avec une délégation aveyronnaise de 150 à 200 membres: "Un coup, on vient manifester à Toulouse, un coup on va à Montpellier, on alterne", explique-t-il.

- "Il faut de l'entraide" -

"On n'a toujours rien obtenu alors on continue. Le grand débat, c’est de la manipulation, on en a eu plusieurs en Aveyron (...) ça ne sert à rien, c’est juste pour gagner du temps. Nous, ce que l'on veut, c’est une autre République, on veut plus de représentativité", insiste-t-il.

Laure, une aide-soignante toulousaine d’une vingtaine d’années, en congé maladie longue durée, est "contente de voir qu’avec ce mouvement les gens se remettent à se mobiliser. Je vois des gens comme mes parents se faire avoir. Il y a des laissés-pour-compte".

"C’est par exemple très dur de travailler aujourd’hui dans le secteur de la santé. Je veux une société avec des valeurs de partage, il faut de l’entraide", souligne-t-elle.

"Ça me fait chaud au cœur de voir tout ce monde aujourd’hui mais j’ai peur: j’ai été choquée par les violences que j’ai vues, j’ai vu des enfants se faire gazer par la police", affirme-t-elle.

En fin de cortège, des représentants des principaux syndicats de gauche, notamment la CGT, sont venus en nombre, certains ayant revêtu des gilets rouges.

Le 19 janvier, au plus fort de la mobilisation à Toulouse, la préfecture avait décompté 10.000 manifestants, soit un record national.

La semaine dernière, il y avait eu à Toulouse 6.000 manifestants, soit la plus forte mobilisation nationale, selon la police.

Samedi matin, quelques dizaines de "gilets jaunes" souhaitant "un retour aux sources du mouvement" ont perturbé la circulation sur des ronds-points de l'agglomération et bloqué brièvement l'entrée d'un dépôt d'Amazon.

Des échauffourées entre participants et forces de l'ordre éclatent chaque samedi en fin de manifestations, avec de nombreuses dégradations dans le centre de Toulouse, notamment des agences bancaires et immobilières.

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