Pour Marine Le Pen, l'état d'urgence est "bidon"
Marine Le Pen, présidente du FN, a prôné ce vendredi 20 l'interdiction de toutes les manifestations en période d'état d'urgence et accusé le gouvernement de "profiter" de ce régime prolongé jeudi par le Parlement pour faire adopter la loi Travail. Faut-il interdire toutes les manifestations? "En situation d'état d'urgence, il n'y a pas de manifestation", a-t-elle répondu sur Europe 1. "Nous sommes la risée du monde. Nous sommes en état d'urgence. Or, il y a depuis deux mois dans notre pays des violences tous les jours, 300 policiers blessés sans que le gouvernement soit capable de lever le petit doigt", a lancé Mme Le Pen. Plus de 1.400 personnes ont été interpellées depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail, selon la Place Beauvau.
Pourquoi les deux députés FN/RBM, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard, se sont-ils abstenus jeudi lors du vote sur la prolongation de l'état d'urgence à l'Assemblée nationale? "Il n'y a pas d'état d'urgence aujourd'hui, c'est de la com', du bidon, il n'y a pas de réalité pour la sécurité des Français". Sur Europe 1 également, le secrétaire d'Etat Jean-Marie Le Guen a réagi aux déclarations de Mme Le Pen. "L'état d'urgence n'était pas fait pour lutter contre ce type de manifestations. Il est utile pour prendre des dispositions de lutte, de prévention contre le terrorisme", a-t-il dit. "C'est par ailleurs un Etat de droit. Il justifie par exemple que s'il y a interdiction d'une manifestation (...), il peut y avoir recours devant la justice qui a à se prononcer". "S'agissant donc de manifestations n'ayant rien à voir avec les problématiques de l'état d'urgence, il n'y a pas de base juridique dans l'état d'urgence pour les interdire". Quant à Marine Le Pen, a poursuivi M. Le Guen, "avec elle évidemment le pouvoir politique aurait la capacité d'arrêter n'importe quel citoyen dans n'importe quelle circonstance".
Par ailleurs, pour Marine Le Pen, "le gouvernement ne devrait pas faire passer des lois dont il sait pertinemment que ce sont des lois rejetées par les Français. Je crois que c'est malhonnête de la part du gouvernement de profiter de l'état d'urgence pour faire passer une loi". Elle a dit craindre "un danger d'auto-défense de la part d'un certain nombre de commerçants, de passants, d'habitants" face aux "groupements politiques anarchistes d'extrême gauche protégés par Manuel Valls depuis trop longtemps".
S'agissant de l'Euro 2016 de football, elle a jugé "pas raisonnable" le maintien des fans zones, dont l'annulation, au moins partielle, est également réclamée à droite. "Nous sommes dans une situation de danger exceptionnel, on ne crée pas des lieux où vont se réunir des dizaines de milliers de jeunes, lieux qui n'existaient pas d'ailleurs lors des précédentes manifestations sportives".
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