Premier hommage dans un temple parisien pour Michel Rocard
Personnalités politiques, famille, proches, amis, fidèles, scouts... Une foule s'est pressée au temple de l'Etoile à Paris pour un "adieu" vibrant à Michel Rocard, agnostique attaché à "l'éthique" du protestantisme, lors du premier des trois hommages rendus jeudi à l'ancien Premier ministre.
Le président François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls ont pris place ensemble vers 10h dans ce lieu de culte du XVIIe arrondissement, non loin de l'Arc de Triomphe, précédant l'arrivée du cercueil porté par quatre hommes.
De nombreuses personnalités de gauche comme de droite étaient présentes pour saluer la mémoire de l'homme d'Etat mort samedi à 85 ans: Valéry Giscard d'Estaing, Jean-Marc Ayrault, Pierre Joxe, Roland Dumas, François Bayrou, Bernard Kouchner, Marisol Touraine...
"Alors même qu'il se disait agnostique depuis longtemps, Michel Rocard a souhaité que nous soyons réunis ici, dans cette église protestante, avant l'hommage national aux Invalides" puis une cérémonie au siège du Pari socialiste (PS), a rappelé dans son mot d'accueil le pasteur Laurent Schlumberger, président de l'Eglise protestante unie de France (EPUdF), la communion des luthériens et réformés.
Pour l'ancien chef du gouvernement de François Mitterrand (1988-1991), "il s'agit d'abord d'exprimer une gratitude, en indiquant une source. Cette source, c'est celle du protestantisme et tout particulièrement de ses mouvements de jeunesse", a souligné le pasteur. Allusion à l'engagement, pendant 14 ans, du jeune Rocard chez les Éclaireurs unionistes, les scouts protestants, durant l'Occupation puis au sortir de la Seconde guerre mondiale.
"Il y a grandi, il a beaucoup reçu d'eux: ce qu'il a appelé son +intransigeance éthique+, le goût du collectif, ou encore la découverte de la nature", a dit le responsable religieux.
"Je ne crois plus à aucune transcendance et suis devenu agnostique. Mais je constate que l'humanité n'a pas su trouver en elle-même les sources d'une morale de la vie", disait Michel Rocard. Toutes les religions "ont erré, et péché, comme elles disent. Celle qui m'accueillit, le protestantisme, m'est souvent apparue comme l'une des moins coupables dans l'asservissement des hommes et notamment, critère majeur, des femmes", ajoutait-il, cité par le pasteur Schlumberger.
Michel Rocard avait laissé un testament précis sur le triple hommage qu'il souhaitait à sa mort. Il avait personnellement choisi les lectures et chants de ce service très dépouillé, comme le veut la tradition protestante. Notamment les cantiques d'après des chorals de Bach et un psaume de la Réforme de Goudimel entonnés avec ferveur par plusieurs chorales de temples parisiens.
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