Premier tour des législatives - abstention, réactions, faits marquants : l'essentiel
Un mois après son entrée à l'Elysée, Emmanuel Macron est en position de force pour s'assurer une majorité sans partage après un premier tour des législatives où son parti a laminé tous ses adversaires, sur fond d'abstention record.
Selon les résultats définitifs, en voix, le mouvement présidentiel, la République en marche (REM) arrive nettement en tête (32,3%), devant LR-UDI (21,5%) et le FN (13,2%). Le PS et son allié PRG obtiennent 9,5% et sont légèrement devancés en voix par La France insoumise (11%) de Jean-Luc Mélenchon.
"Macron en marche vers une majorité écrasante" (Le Figaro), "Macron plie le match" (L'Opinion), "Un coup de maître" (Le Parisien), "L'OPA" (Libération). Les titres des quotidiens nationaux de lundi ne laissent aucun doute sur la couleur de la future "chambre bleu Macron" (L'Humanité).
Toutefois, l'abstention a atteint le niveau record de 51,29%, du jamais vu aux législatives sous la Ve République. Les opposants à Emmanuel Macron ont souligné cette faiblesse.
"Alors qu'on nous explique que nous sommes dans une nouvelle page de la vie politique française, il n'y a aucune appétence", a estimé le socialiste Luc Carvounas, tandis que Brice Hortefeux (Les Républicains) fait valoir que le parti d'Emmanuel Macron n'a réuni qu'"un électeur sur sept".
Face au risque de ce qu'un député socialiste a déjà qualifié la "majorité obèse", les représentants de la future majorité présidentielle ont rappelé lundi l'engagement du chef de l'Etat d'introduire une dose de proportionnelle au Palais-Bourbon lors des prochaines législatives.
- "présomption de confiance" -
Selon les projections par sièges, REM et son allié du MoDem raviraient dimanche prochain entre 400 et 455 des 577 sièges, très largement au-dessus de la majorité absolue (289 élus).
De quoi aviver les craintes d'une chambre monolithique, et d'une contestation qui ne vienne surtout de la rue. "La caporalisation n'est pas l'état d'esprit d'En Marche", a assuré M. Griveaux.
Après seulement un an d'existence, la REM a réussi à dynamiter les partis traditionnels de gauche et de droite.
Le Parti socialiste, qui contrôlait la moitié de l'Assemblée sortante, s'effondrerait avec ses alliés autour de 15 à 40 sièges, soit encore moins que les 57 de la débâcle de 1993. La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon obtiendrait 10 à 23 fauteuils, PCF inclus.
Parmi les battus du premier tour, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, les anciens ministres Mathias Fekl, Pascale Boistard, Aurélie Filippetti, François Lamy, Kader Arif, Christian Eckert...
L'ex-ministre du Travail PS Myriam El Khomri, sans adversaire REM, a revendiqué lundi le "soutien officiel" du président Macron, face au candidat LR Pierre-Yves Bournazel, qui se revendique aussi de la majorité présidentielle.
La droite, qui espérait priver le nouveau président Macron de majorité, terminerait avec 70 à 110 élus LR et UDI. Dont une "petite trentaine" devrait soutenir la majorité présidentielle, selon un des chefs de file de ceux qui se sont baptisés les constructifs, le député LR Thierry Solère, prêt à voter la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe.
"Je suis pour la présomption de confiance". "Qu'on se donne 18 mois" et "on verra ce que ça donne", a prôné l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Quant au Front national, il obtiendrait seulement 1 à 10 sièges, contre 2 lors de la précédente législature. Avec un score de 13,2% très éloigné de celui de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle (21,3%). "Nous pouvons avoir beaucoup plus de députés que ce qui a été annoncé", a cependant assuré son vice-président Florian Philippot. A commencer par Mme Le Pen, en tête avec 46% des voix dans le Pas-de-Calais.
Quatre députés seulement (dont deux REM) ont été élus au premier tour, contre 36 en 2012. Effet de la faible participation, il n'y aura qu'une seule triangulaire le 18 juin, dans la 1ère circonscription de l'Aube, contre 34 il y a cinq ans.
Parmi les six ministres candidats, cinq sont largement en tête dans leur circonscription, seule Annick Girardin étant en difficulté.
Le Premier ministre Edouard Philippe sera mardi dans l'Essonne pour soutenir une candidate REM, tandis que son prédécesseur socialiste Bernard Cazeneuve ira soutenir Myriam El Khormi mercredi.
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