Primaire de la droite : Sarkozy, Juppé ou Fillon, qui sera éliminé dès le premier tour ?
A la fin, il n'en restera que deux. Qui de François Fillon, Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé sera le grand perdant du premier tour de la primaire de la droite de ce dimanche 20? Chacun a des arguments à faire valoir, qui a caracolé en tête des sondages, qui bénéficie d'un puissant réservoir de fidèles, qui a fait une remontée fantastique dans les dernières études... Pourtant, l'un d'eux fera les frais de la forte participation qui a allongé les files d'attente dans les bureaux de vote ouverts un peu partout sur le territoire.
> François Fillon
C'est le favori surprise de ce dimanche. Longtemps troisième, voire quatrième, homme des sondages pour la primaire, le député de Paris a créé la surprise dans la dernière semaine de campagne en remontant spectaculairement dans les intentions de vote. Il a ainsi triplé (!) le score qui lui était attribué par les enquêtes pendant presque l'intégralité de la campagne pour finir par se hisser en tête, avec 30%, dans la dernière en date (Ipsos, publiée par Le Monde vendredi 18) devant ses rivaux à égalité à 29%.
Ce sursaut sondagier suffira-t-il à François Fillon pour virer en tête ou au moins se qualifier pour le second tour ou a-t-il été victime d'un nouvel "effet Trump", c'est-à-dire de la mauvaise vision, réelle ou supposée, des instituts de sondage? Son programme, peut-être le plus solide, ainsi que son image de sérieux semblent en tout cas séduire.
> Alain Juppé
Longtemps grandissime favori des sondages, dépassant parfois les 40% d'intentions de vote, le maire de Bordeaux semble être la première victime de la remontée de François Fillon, qui se servirait directement dans son réservoir d'électeurs supposés. Redescendu à un niveau plus crédible de 29% à 30% dans les enquêtes, l'ancien Premier ministre reste un prétendant crédible au second tour. Reste à savoir si l'importante mobilisation des électeurs, les organisateurs de la primaire tablaient, ce dimanche en fin d'après-midi, sur quatre millions d'électeurs (un record), traduit une affluence de ses sympathisants.
A ce stade, le "meilleur d'entre nous" comme l'a appelé Jacques Chirac, a qui la victoire semblait tendre les bras pourrait bien être le grand perdant de la primaire. C'est en tout cas celui qui a le plus à perdre, lui qui se voyait déjà remporter la présidentielle de 2017 et avait à cet effet déjà bien entamé la composition de son équipe pour diriger le pays. D'autant qu'à 71 ans, il semble que ce soit la dernière chance pour Alain Juppé de briguer ce palais de l'Elysée dont il rêve depuis sa prime jeunesse.
> Nicolas Sarkozy
Le patron, ce devait être lui. Il devait marcher sur ses adversaires et les annihiler un par un, grâce au "blast" que devait entraîner son entrée (tardive) en campagne. Il n'en a rien été et Nicolas Sarkozy qui se rêvait en grand homme survolant la mêlée a dû descendre dans l'arène pour se battre pied à pied. Avec un certain succès, du moins auprès de ses inconditionnels, tandis que les plus sceptiques sur son retour ont semblé confortés dans leur envie de ne surtout pas le voir revenir au pouvoir.
Nicolas Sarkozy pourra-t-il mobiliser à la fois ses fidèles et rassembler suffisamment de sympathisants LR en les persuadant qu'il est la meilleure chance de son camp? L'avenir seul le dira. Mais il ne faut pas perdre de vue que plus la mobilisation est importante, et elle s'annonce même record, plus le poids des bulletins de ses inconditionnels sera dilué...
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