Primaire du PS : les temps forts du 3e débat télévisé, unanimité contre Macron
Attaques contre Benoît Hamon, "carte blanche" accordée à chacun des sept candidats pour présenter la proposition de son choix, passe d'armes sur les déficits mais surtout unité retrouvée pour taper sur Emmanuel Macron: quelques temps forts du troisième débat télévisé de la primaire initiée par le PS, jeudi 19.
> Haro sur Hamon
Benoît Hamon, l'homme qui monte dans les sondages, a été, avec sa mesure-phare du revenu universel, la cible des attaques de ses concurrents. "Je ne veux pas d'une gauche qui fait des propositions à crédit pour perdre totalement son crédit", lance Manuel Valls. "30 ans d'engagement à gauche me fait craindre la gauche qui fait des promesses et en fin de compte déçoit", renchérit Vincent Peillon quand Sylvia Pinel l'interpelle: "Il faut rester sérieux!".
Plus dur encore, Arnaud Montebourg dénonce un futur "coup de bambou fiscal pour les classes moyennes et populaires". "T'as pas le droit, c'est pas sérieux", se défend l'intéressé. Le décontracté de la bande, Jean-Luc Bennahmias, s'efforce de lui remonter le moral: "Benoît, ne te décourage pas, c'est la seule idée nouvelle qu'on ait proposée".
> "Carte blanche" aux candidats
Nouveauté du jour: chaque candidat a une minute pour présenter la proposition de son choix. Arnaud Montebourg propose des clauses d'embauche pour les jeunes diplômés des quartiers populaires, pour lutter contre les discriminations. Manuel Valls met en avant le "service civique obligatoire" de six mois. François de Rugy et Benoît Hamon tombent d'accord pour aller plus loin que François Hollande sur la liberté de choisir sa fin de vie.
Vincent Peillon évoque la création d'un "service public des maisons de retraites" avec 50.000 places (1,5 milliard d'euros) et propose de "transformer" la transmission du patrimoine.
> Passe d'armes sur les déficits
La question sur la stratégie pour réduire la dette donne lieu à un échange âpre Valls-Peillon. Ce dernier ayant rendu hommage à François Hollande, qui "a divisé par deux (le déficit public) que nous avait laissé Nicolas Sarkozy", déclenche une protestation de Manuel Valls sur son propre rôle comme ancien Premier ministre. "Je suis obligé de dire quand même que le plus dur a été fait avant ton arrivée", réplique l'ancien ministre de l'Education.
> La parité oui, mais pas sur le plateau
Jean-Luc Bennahnias n'a toujours pas de cravate mais au milieu des costumes foncés, la seule candidate, Sylvia Pinel détonne, cette fois en rouge et au milieu du plateau. Lorsque le débat vient sur la question de l'égalité femmes-hommes, M. de Rugy se découvre le seul à avoir choisi une femme comme directrice de campagne. Le même assure s'être senti "bien seul" à l'Assemblée quand il a pris ses 11 jours de congés paternité à la naissance de son deuxième enfant. "Nous sommes un pays macho, et c'est mal, et c'est pas bien", tranche M. Bennahmias.
> Le point commun, c'est non à Macron
Après Benoît Hamon, tous les candidats se sont retrouvés... contre Emmanuel Macron. Seul François de Rugy semble ne pas vouloir insulter l'avenir. Evoquant un "Tony Blair d'il y a 20 ans", M. Hamon qualifie son projet de "tout simplement vieux".
"Je ne comprends pas comment on peut aller au Puy du Fou chez M. Philippe de Villiers pour faire son éloge. Puis prendre le train, aller à Nevers, faire l'éloge de François Miterrand. Reprendre le train, aller à Chanonat, faire l'éloge du président Giscard d'Estaing. Recevoir entre deux escales le soutien de Jean-Pierre Raffarin et les critiques de Gérard Larcher", raille Montebourg. Il achève de susciter le rire de ses concurrents en rappelant la phrase de Martine Aubry: "comme disait quelqu'un, quand c'est flou, il y a un loup".
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