Primaire PS : Benoit Hamon lève une partie du voile sur son programme économique
Benoît Hamon, candidat à la primaire organisée par le parti socialiste, a détaillé ce lundi 19 un large pan de son programme économique, plaidant pour "un grand impôt sur le revenu fusionné avec la CSG" et "détaillant le calendrier de son revenu universel". "Je milite pour un grand impôt sur le revenu qui fusionne impôt sur le revenu et CSG avec 10 tranches" a expliqué le député des Yvelines dans une interview parue dans Les Echos.
"Il faut un impôt unique sur le patrimoine qui fusionne tout ce qui existe (ISF, taxe foncière, droits de mutation)", a-t-il ajouté. "Le but est d'améliorer le rendement de l'impôt et de faire en sorte que les prélèvements sur les derniers déciles soient plus importants", a précisé l'ancien ministre de l'Education.
Une réforme qu'il espère voir financer en partie l'une des ses mesures phares visant à instaurer un "revenu universel" pour tous de l'ordre de 750 euros, et pour laquelle il a défini un calendrier. "Le premier étage que je conçois est de revaloriser le RSA de 10% et d'en étendre le bénéfice aux jeunes de 18 à 25 ans (...) cela représente un coût de 19 milliards d'euros", a-t-il avancé.
"A terme l'idée est qu'il inclue les prestations déjà existantes: les minima sociaux, les allocations familiales, les aides au logement", a-t-il expliqué, précisant que son périmètre définitif serait arrêté grâce à "une conférence citoyenne" en 2019.
M.Hamon a estimé que le coût de cette mesure pourrait se situer "entre 300 et 450 milliards d'euros". "C'est beaucoup mais quand la France d'après-guerre a créé la Sécurité sociale, c'était une mesure équivalent à son PIB", a-t-il justifié.
Le député a également jugé que son programme impliquerait "inévitablement" un relèvement des prélèvements obligatoires: "la France ne manque nullement de richesses, avec un patrimoine net de 200.000 euros environ en moyenne par adulte. Le principal problème c'est que cette richesse est très inégalement répartie", a-t-il constaté. "Le revenu universel est un instrument incroyable de redistribution. Pour son financement le niveau des prélèvements augmentera (...) mais quasiment exclusivement sur les plus hauts revenus", a-t-il assuré.
Pour financer ses réformes, M.Hamon a également reconnu qu'il faudrait abandonner l'objectif d'un déficit sous les 3% de PIB: "ce critère des 3% ne s'entend plus dès lors qu'il faut procéder à des investissements importants pour financer la transition énergétique, mais aussi celle de notre modèle de développement", a-t-il plaidé.
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