Racisme et antisémitisme : le plan d'action de Manuel Valls
Pour mettre fin aux inquiétudes et au sentiment d'insécurité d'une partie de la population, le Premier ministre, Manuel Valls, a présenté ce vendredi à Créteil (Val-de-Marne) son plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Pour faire face à la recrudescence des actes antimusulmans et antisémites, le locataire de Matignon détient une enveloppe de 100 millions d'euros sur trois ans.
"Le racisme, l'antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, l'homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays", a-t-il déploré avant d'ajouter: "les Français juifs ne doivent plus avoir peur d'être juifs. Les Français musulmans ne doivent plus avoir honte d'être musulmans". Ce plan, qui a été présenté en présence de nombreux ministres, comprend 40 mesures articulées autour de la justice, d'Internet et de l'éducation. Comme l'avait promis François Hollande au lendemain des attentats de janvier à Paris, les paroles et actes racistes ne relèveront "plus du droit de la presse mais du droit pénal", avec des peines adaptées.
A l'heure où le web apparaît de plus en plus comme une zone d'impunité, Manuel Valls s'est penché sur cette problématique assurant que "la passivité sur internet, c'est fini". Le plan d'action prévoit ainsi la mise en place d'une "unité de lutte contre la haine sur Internet" pour rendre "plus efficaces les signalements et leur traitement". Puis, c'est à l'école que l'exécutif souhaite agir. Les enseignants devront ainsi être formés davantage afin qu'"aucun incident ne reste sans réponse". Un guide de référence doit être établi à leur attention, pour rappeler le droit et les sanctions auxquelles chacun s'expose en cas d'injures racistes.
Cette visite intervient alors que les actes antimusulmans et antisémites se sont largement multipliés depuis les attentats contre Charlie Hebdo et l'épicerie Hyper Cacher en janvier dernier. Au premier trimestre, 226 actes antimusulmans ont été recensés, soit six fois plus que sur la même période de l’an dernier, selon l’Observatoire contre l’islamophobie.
Les 100 millions d'euros serviront notamment à financer une "grande compagne de communication", mais aussi des actions au niveau local, a précisé Gilles Clavreul, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Quelques 25 millions seront également consacrés chaque année aux actions menées dans le cadre de la politique de la Ville.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.