Samuel Paty : Après le Fonds Marianne, une autre commission d'enquête au Sénat
DÉPÊCHE — Jeudi 15 juin, à la demande de la famille, le Sénat a ouvert une commission d'enquête relative aux "dysfonctionnements" ayant conduit à l'assassinat de Samuel Paty, le 16 octobre 2020. Une démarche qui intervient alors même que l'affaire du Fonds Marianne, directement lié au professeur, laisse déjà traîner un goût d'injustice.
Comme le rapporte Valeurs Actuelles, le 23 mai dernier, la sœur de l’enseignant d’histoire-géographie avait réclamé une enquête parlementaire "afin d’établir les failles de ce drame et de tenter d’en colmater les brèches". Durant six mois, des intervenants ayant prêté serment seront entendus, et la commission sera chargée d'éclaircir les causes possibles du drame, de faire état des atteintes à la laïcité et d’évaluer les menaces qui pèsent sur les professeurs.
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Les rédacteurs du texte, François-Noël Buffet (LR - président de la Commission des Lois) et Laurent Lafon (UC - chef de la Commission de la Culture et de l’Éducation), en seront aussi les rapporteurs.
Marianne en toile de Fonds
Cette commission d'enquête en talonne une autre, elle aussi intrinsèquement liée à Samuel Paty. Depuis le 10 mai dernier, le Sénat s'est penché sur l'affaire du Fonds Marianne. Initié par Marlène Schiappa en avril 2021, alors qu'elle est ministre déléguée à la Citoyenneté, il visait à financer des associations défendant "les valeurs de la République" en apportant des "contre-discours" à l'islam radical.
Deux ans plus tard, désormais secrétaire d'État à l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, Marlène Schiappa croule sous les critiques. D'après de nombreux médias, les 2,5 millions d'euros dont le Fonds a été doté semblent avoir été répartis malhonnêtement, et il se pourrait bien qu'elle ait joué un rôle là-dedans. Résultat, l'Inspection générale de l'administration (IGA) a été saisie et le Parquet national financier (PNF) a ouvert une information judiciaire pour soupçons de détournements de fonds publics.
Entendue au Sénat le mercredi 15 juin, Marlène Schiappa n'assume qu'une "responsabilité politique" et assure n'être pas "omnisciente dans ce dossier". Des déclarations qui lui valent la méfiance de certains élus, car elles vont à l'encontre d'autres témoignages recueillis par les sénateurs.
De l'autre côté, la famille de Samuel Paty accuse le coup et déplore des "manœuvres d'évitement" de la secrétaire d'État. Leur avocate, Me Virginie Le Roy, a déclaré sur Radio classique : "Elle tente de dégager sa responsabilité, elle ne répond pas aux questions. Ce fonds a été créé suite à l'assassinat de Samuel Paty, le nom de Samuel Paty est largement usité dans les prétendus travaux du fonds, ces fonds ont été détournés, c'est purement et simplement abject."
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