Sarkozy : un soutien de moins en moins affirmé au sein de LR

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Par Baptiste PACE - Paris (AFP)
Publié le 30 mars 2018 - 18:11
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Nicolas Sarkozy lors d'une visite d'un ESAT (Etablissement et Service d'Aide par le Travail), à Dozule (Clavados), le 26 septembre 2016
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© CHARLY TRIBALLEAU / AFP/Archives
Nicolas Sarkozy lors d'une visite d'un ESAT (Etablissement et Service d'Aide par le Travail), à Dozule (Clavados), le 26 septembre 2016
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Les Républicains (LR) apportent officiellement "soutien" et "amitié" à Nicolas Sarkozy, mais peu de responsables sont montés au créneau après l'annonce de son renvoi en correctionnelle dans l'affaire des "écoutes", une semaine après sa mise en examen dans le dossier libyen.

La semaine dernière, une pluie de réactions avait suivi la garde à vue puis la mise en examen de l'ancien chef de l'Etat. Une garde à vue "inutile et humiliante", pour le président du parti Laurent Wauquiez. Un "acharnement incompréhensible", avait cinglé le patron des députés LR Christian Jacob.

Tout en appelant au respect de la présomption d'innocence, le parti avait même exprimé le "sentiment" prêté à ses "adhérents et sympathisants" selon lequel "tous les élus ou anciens élus ne subissent pas le même traitement, selon qu'ils appartiennent à telle ou telle famille politique".

Mais depuis jeudi, aucun des plus hauts dirigeants de LR n'a produit le moindre tweet sur le sujet, la plupart préférant relayer un sondage favorable aux propositions de Laurent Wauquiez dans la lutte antiterroriste.

"Présomption d'innocence et soutien amical. Ce qui a été dit la semaine dernière reste valide. Nul besoin de le répéter à chaque acte judiciaire", a simplement indiqué vendredi à l'AFP l'entourage de M. Wauquiez.

M. Sarkozy a été renvoyé devant le tribunal correctionnel dans l'affaire des "écoutes", aux côtés de son avocat Me Thierry Herzog et de l'ex-magistrat Gilbert Azibert, pour "corruption active" et "trafic d'influence". MM. Herzog et Azibert le sont aussi pour "violation du secret professionnel", selon des sources proches du dossier.

Il est reproché à l'ex-président d'avoir tenté d'obtenir en 2014, via son avocat, des informations secrètes auprès de M. Azibert, alors haut-magistrat à la Cour de cassation, dans une procédure où il demandait la restitution de ses agendas saisis dans l'affaire Bettencourt, dans laquelle il a finalement bénéficié d'un non-lieu.

- "On écrit une nouvelle page" -

Les avocats de l'ancien président ont annoncé qu'ils feraient appel de ce renvoi en correctionnelle et dénoncé une "incongruité judiciaire" alors qu'une procédure --un recours en nullité contre le réquisitoire du parquet national financier-- est encore pendante dans ce dossier.

Cette annonce accentue la pression judiciaire sur Nicolas Sarkozy, mis en examen la semaine dernière dans l'enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne électorale de 2007, et par ailleurs renvoyé en correctionnelle -- il a fait appel -- dans l'affaire dite "Bygmalion" sur le financement de sa campagne de 2012.

Seuls quelques rares membres du premier carré de fidèles sont de nouveau monté au créneau comme la semaine précédente. L'eurodéputée Nadine Morano a dénoncé un "triste acharnement", de même que l'ex-conseiller spécial Henri Guaino, qui a évoqué "l'ivresse de la toute puissance" qui selon lui saisit certains magistrats.

Le ton était plus mesuré parmi les rares LR présents sur les antennes vendredi. Le secrétaire général délégué Geoffroy Didier s'est dit "serein sur l'innocence de Nicolas Sarkozy", un "honnête homme". Mais "je ne connais pas le dossier" et "il faut évidemment laisser la justice faire son travail".

"Il n'y a aucune ambiguïté sur le sujet" mais "nous ne commentons pas les enquêtes en cours", a renchéri l'une des porte-parole du parti, Laurence Sailliet, pour qui "les liens entre Les Républicains et Nicolas Sarkozy sont des liens très forts, rien ne peut les altérer".

"Comme beaucoup a été fait la dernière fois pour taper sur la justice, il était plus raisonnable de calmer le jeu cette fois", relève une source au sein de LR.

"Ce n'est pas mon affaire. On écrit une nouvelle page. Il faut avancer", évacue pour sa part un membre de la direction.

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