Ségolène Royal sur Notre-Dame-des-Landes : "personne ne croit à une évacuation par la force"

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 03 février 2016 - 10:25
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Ségolène Royal dans la cour de l'Elysée.
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©Christian Hartmann/Reuters
Ségolène Royal a jugé que le débat agité sur la déchéance de nationalité n'était "pas anormal" mais "regrettable".
©Christian Hartmann/Reuters
Ségolène Royal était ce mardi l'invitée de France Inter. La ministre de l'Ecologie est revenue sur le débat sur la déchéance de nationalité ainsi que sur la question de l'utilisation massive de pesticides en France et le cas de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes.

Une ambiance tendue à gauche et au gouvernement à cause de la déchéance de nationalité

"Il s'agit de faire en sorte que la France adopte un dispositif législatif, de civilisation, de société par rapport aux défis nouveaux auxquels nous devons faire face. Personne n'a pensé que ce serait facile. Il faut trouver le juste équilibre entre le renforcement des règles de droit qui permettent de protéger la sécurité des Français et en même temps la tradition philosophique, juridique, économique de la France qui est la patrie des droits de l'homme".

"Ce n'est pas anormal qu'il y ait un dialogue, des soubresauts, des ajustements, même si c'est regrettable. Nous voudrions qu'en face des auteurs des attentats il y ait une République solide, unie et forte".

 

La démission de Christiane Taubira

"C'est dommage car Christiane Taubira est une personne tout à fait appréciée, une femme cultivée et une amie de longue date. Dans l'intérêt général du pays il faut qu'un juste équilibre soit trouvé. Le président de la République a dit que le dialogue était légitime. Les observations de Christiane Taubira et d'autres ont été prises en compte puisque le texte a beaucoup évolué en levant toutes les ambigüités. Ce processus continue. Je pense que nous allons trouver ce juste équilibre".

"La gauche existe encore, elle est dans les actions quotidiennes, dans la volonté de débattre. La gauche est au gouvernement. J'observe que les républicains de la droite, de la gauche et du centre savent se rassembler quand il y a de grands enjeux, je le vois sur la COP21, la transition énergétique, la biodiversité".

 

Se sent-elle à l'aise dans ce gouvernement et dans ce ministère?

"Non seulement à l'aise mais consciente des responsabilité, de la chance qu'il y a de diriger, de gouverner un pays".

"Nous avons la responsabilité de faire en sorte que les Français comprennent ce nouveau modèle économique, de société, culturel en train d'émerger".

 

Elle a été vue en Inde, pour accueillir Raoul Castro alors que les rumeurs la placent aux Quai d'Orsay

"Ne gadgétisons pas les choses, ce n'est pas le sujet".

"Ce que je veut montrer c'est que les Français peuvent être fiers de ce qu'ils sont. La qualité de France c'est l'innovation. Les entreprises françaises sont les premières du monde dans tous les sujets relatifs à la transition énergétique, l'environnement, l'urbanisme, le traitement des eaux et des déchets. Nous détenons l'innovation mondiale de la route solaire qui va régler à la fois la question du réchauffement climatique et créer des emplois".

 

La France premier consommateur de pesticides en Europe

"Je me réjouis de voir que la télévision (l'émission Cash Investigation diffusée mardi 2, NDLR) traite de ces sujets tabous. Je vois avec quelles difficultés j'ai pu interdire l'épandage aérien, l'utilisation des pesticides dans les espaces verts et les jardins privés à compter de l'été prochain. Le lobby des pesticides est très puissant. Je me réjouis de voir Stéphane Le Foll l'affronter. Je dis aux agriculteurs de réduire l'utilisation de pesticides car quand on voit nombre de cancers chez les agriculteurs... ils prennent conscience de cela".

"Nous connaissons maintenant des produits de substitution. La France au lieu de devenir le premier consommateur de pesticides peut devenir le premier producteur de ces produits de substitution".

 

L'aéroport Notre-Dame-des-Landes

"C'est un projet d'Etat, un ouvrage d'Etat concédé à une entreprise privée. Ces sujets doivent être traités par délibération collective. Cela suffit ces oppositions entre gens figés".

"Il n'y aura pas d'évacuation par la force. Personne n'y croit. Mon travail c'est de réconcilier et de faire émerger l'intérêt général. Sur ce sujet-là c'est ce qu'il faut faire".

"Le problème est la desserte aéroportuaire du Grand Ouest, une préoccupation légitime des élus mais comment sortir du blocage? Des procédures sont en cours. Remettons à plat et voyons ce qui a été dit".

"Si les blocages avaient été levés, que les gens s'étaient parlé beaucoup plus tôt, nous n'en serions pas là. Il faut que toute ambigüité soit levée au bon moment et cela doit servir de leçon".

 

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