Si elle est élue, Marine Le Pen promet un référendum sur la "priorité nationale"
Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, plaide pour inscrire dans la Constitution la "priorité nationale", notamment en matière d'emploi, à travers un large référendum qu'elle proposerait en cas d'accession au pouvoir. Dans un entretien au Monde à paraître ce jeudi 2, la présidente du Front national propose deux référendums.
Le premier, sur la "réforme constitutionnelle", est particulièrement vaste: organisé "tout de suite après les élections législatives (en juin), il portera sur la révision constitutionnelle: inscription dans la Constitution de l’interdiction du communautarisme, défense et promotion du patrimoine historique et culturel, suppression des régions et des intercommunalités, réduction du nombre des députés à 300 et des sénateurs à 200, référendum d’initiative populaire, élargissement du domaine d’intervention du référendum, obligation d’utiliser ce moyen pour réformer la Constitution".
Trois autres mesures feront partie de ce référendum, indique la présidente du FN: tout d'abord l'"autorisation de la priorité nationale", marqueur historique du parti d'extrême droite autrefois appelé "préférence nationale". Si le spectre sera très large, elle détaille la forme qu'elle pourrait prendre concernant l'emploi: "une taxe additionnelle sur tout nouveau contrat d’employé étranger. Cette recette sera versée à l'indemnisation des chômeurs". Le référendum constitutionnel comportera aussi "l'introduction de la proportionnelle intégrale à l'Assemblée nationale – avec une prime majoritaire à 30%". Enfin, il prévoit la "suppression du chapitre sur l’Union européenne et la supériorité de la loi française sur les traités européens et les droits dérivés antérieurs".
Marine Le Pen, si elle est élue à l'Elysée, veut entamer des négociations de six mois avec Bruxelles pour récupérer "quatre souverainetés: monétaire, législative, budgétaire, territoriale". En fonction du résultat de ces négociations, elle indiquera sa position pour le référendum sur l'appartenance française à l'UE. La candidate FN estime qu'"on peut tomber d’accord assez rapidement sur la négociation sur le +Frexit+", alors que le Royaume-Uni, 7 mois après le "Brexit", ne l'a pas encore commencée.
"Il y a beaucoup de bouleversements au sein de l’UE", selon la présidente du Front national. "De nombreux pays vont en profiter pour venir eux aussi obtenir le retrait de réglementations et de traités qui nuisent à leur sécurité ou leur économie. Je ne vais pas être toute seule dans cette négociation. Je suis convaincue que je lancerai un mouvement. Il va y avoir des élections dans toute l’Europe – Pays-Bas, Allemagne, Italie, peut-être –, l’UE est en très fâcheuse posture", insiste-t-elle. "A partir du moment où le peuple français dit qu’il ne veut plus rester dans l’UE" lors du référendum qu'elle veut organiser, "je mettrai en œuvre toutes les mesures qui étaient interdites par l’UE", même si la France en est toujours membre, soutient Mme Le Pen.
"Comme la première ministre Theresa May est en train de le faire au Royaume-Uni. Elle met en place tout de suite les conditions de limitation de l’immigration. Pour elle, c’est terminé", assure Mme Le Pen. Mme Le Pen "ne pense pas" que si la France quitte l'euro, celui-ci survivra. "La seule structure qui pourrait rester c’est l’ancienne région mark : Autriche, Pays-Bas, Allemagne. Comme je le dis depuis cinq ans, on ne s'opposera pas à une monnaie commune" avec les autres pays européens "comme l’ancien Ecu".
"La seule devise en circulation en France sera notre nouvelle monnaie française. Et la dette sera libellée dans la monnaie nationale", indique-t-elle. La présidente du FN indique par ailleurs vouloir "baisser de 10% les trois premières tranches" de l'impôt sur le revenu. "C’est un gros effort que nous faisons, mais ça va dans le sens de l’augmentation du pouvoir d'achat, notamment des classes moyennes, qui sont concernées par le troisième seuil".
"Nous avons été raisonnables dans le chiffrage", garantit Mme Le Pen par ailleurs. "Nous n'avons pas fait de projets délirants, mais des projets sérieux (...). Nous faisons une politique de relance, par conséquent, la première année, la dette publique augmente d’un point. Mais l’année suivante, elle diminue, car vous avez relancé la machine".
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