Symboliquement, les oppositions rejettent le projet de budget de la Sécu pour 2024
C'est tout à fait symbolique, mais ce vendredi 20 octobre, les oppositions ont renvoyé le projet de budget de la Sécu pour 2024 dans les cordes. Le gouvernement ne fait pas mystère de son plan : utiliser le 49.3 la semaine prochaine.
D'un côté, les comptes de la Sécurité sociale sont cruellement déficitaires (8,8 milliards d'euros en 2023), mais de l'autre, l'augmentation des besoins et l'inflation voudraient que les dépenses augmentent.
La gauche s'est fait entendre pour que les dépenses suivent les besoins : "Il n'est pas sincère votre budget", a lancé le député écologiste Sébastien Peytavie, ciblant notamment un objectif d'évolution des dépenses de l'assurance maladie (+3,2%) jugé insuffisant et des prévisions jugées irréalistes. À l'unisson, les groupes de gauche ont aussi déploré des mesures insuffisantes pour la prise en charge des personnes dépendantes.
Tandis que les complémentaires santé ont prévenu qu'elles allaient devoir augmenter leurs tarifs en 2024, il est à peu près certain que le Français moyen va devoir débourser pour être en bonne santé.
Du côté des Républicains, on se concentre sur les soins apportés au secteur hospitalier : "Le compte n'y est pas", a martelé le député LR Yannick Neuder, soulignant que "l'ensemble des acteurs, publics et privés, font le même constat".
En face, Renaissance joue la carte de la sidération. Pendant que la rapporteure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) soulignait l'adoption d'amendements mineurs, Marc Ferracci pestait sur les oppositions. Il leur reprochait notamment de "déplorer d'un côté qu'il n'y ait pas suffisamment de débats et d'envoyer de l'autre tous les signaux nécessaires pour que le 49.3 arrive très vite". Est-ce donc ça, débattre ?
Justement, la députée RN Laure Lavalette a souhaité "que le gouvernement nous laisse débattre".
Mais le gouvernement ne cache pas sa fainéantise, ni son attachement au 49.3. Après son utilisation, il aura alors le choix des amendements qu'il retiendra ou pas dans le texte.
Comme le rapporte l'AFP, le gouvernement vise une économie de 3,5 milliards d'euros sur les dépenses de la branche maladie, notamment grâce à des baisses des dépenses pour les médicaments, les labos d'analyse ou encore les arrêts maladie, et la lutte contre la fraude.
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