Thierry Marchal-Beck accusé d'agressions sexuelles : son ex-numéro 2 au MJS Rama Sall réagit
Les témoignages des agressions sexuelles dont est accusé Thierry Marchal-Beck, l'ancien parton du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) sont accablants. Rama Sall, qui a été numéro 2 du MJS du temps où ce dernier était président (soit entre 2011 et 2013) a publié mercredi 16 un long message sur Facebook (source) où elle s'interroge notamment sur "l'omerta" et "l'auto-censure" au sein du mouvement.
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"Le récit glaçant qui a été livré par 8 femmes COURAGEUSES (en majuscules dans le texte, NDLR) m’a glacé tant celui-ci est effroyable", explique-t-elle en préambule de son message. "Comment, dans notre organisation, de tels agissements ont pu avoir lieu? Comment, dans notre organisation, pourtant ouvertement féministe des actes délictuels ont pu être perpétrés? Comment une organisation peut-elle broyer des femmes au point où elles se murent dans le silence et quittent les arcanes, de ce qui est pourtant, une formidable école de formation?", s'interroge la conseillère générale de la région Ile-de-France.
Car, comme le révèle Libération, plusieurs militantes et cadres du MJS ont tenté d'alerter la direction du parti pour mettre en garde contre les agissements présumés de Thierry Marchal-Beck, en vain. "Au fil de ma réflexion, je pense que +savoir+ qui savait ou qui ne savait n’est pas +le nœud+. La question de l’organisation (au sens strict), de l’omerta, de l’auto-censure est bien le nœud du problème", estime Rama Sall. Et d'ajouter: "Se réfugier derrière le collectif est confortable mais est parfaitement minable".
Rama Sall fait également amende honorable en s'excusant auprès des victimes. "Mais j’ai des excuses à faire car être responsable (ou l’avoir été) c’est aussi cela (tout du moins c’est l’idée que je m’en fait). Être responsable ce sont les bons côtés, ceux gratifiants, ceux galvanisants, mais aussi les moments où l’on se dit que les choses sont allées trop loin jusqu’à atteindre l’intégrité physique de certaines personnes et que l’on ne peut pas faire comme si de rien n’était", explique-t-elle.
Et de conclure: "Ensuite, dans un second temps, il faudra apporter des solutions mais je veux prendre le temps de me dire d’abord et par respect pour les victimes que s’excuser est le minimum. Alors à toutes les femmes, les plaignantes, celles qui se taisent, à tous les hommes, à ceux qui se sont retrouvés démunis et sans possibilité de parler, celles et ceux qui ont trouvé porte close quand ils ont parlé: pardon".
Libé a recueilli le témoignage anonyme de huit femmes qui accusent Thierry Marchel-Beck d'agressions sexuelles. Le modus operandi que ces dernières décrivent est souvent le même: l'agresseur les plaque contre le mur, tente de les embrasser, glisse sa main sous leur T-shirt ou leur jupe, ou même leur impose des fellations. "TMB" comme il était surnommé n'a pas souhaité réagir aux accusations dont il fait l'objet et a dit se tenir "naturellement" à la disposition de la justice, tout en se réservant "le droit d’engager toute procédure". Le Parti socialiste a réclamé des "suites judiciaires".
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